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Notules - Décembre 2006

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autre qu’un film) : Pardonnez-moi – Léon – Shortbus – Black bookZwartboek – Basic instinct – Starship troopers – Totall recall – Robocop – Le quatrième homme – The last show – A Prairie Home Companion – Brewster McCloud – Cookie’s fortune – Prêt-à-porter – M.A.S.H. – Happy Feet – Mad Max – Moulin-Rouge ! – Somebody to loveRed Road – Blowup – Fenêtre sur cour – Une jeunesse comme aucune autreHors de prix – Après vous – La femme et le pantin – Coast guards – The guardian – Full metal jacket – Le héros de la familleMon meilleur amiLe grand appartement

Personnes citées : Maïwenn Le Besco – Luc Besson – Paul Verhoeven – Jean Renoir – Robert Altman – George Miller – Mel Gibson – Alfred Hitchcock – Queen – Andrea Arnold – Michelangelo Antonioni – Pierre Salvadori – Gad Elmaleh – Audrey Tautou – Sandrine Kiberlain – Andrew Davis – Kevin Costner – Ashton Kutsher – Thierry Klifa – Patrice Leconte – Julie Gayet – Pascal Thomas – Isabelle Huppert

Pardonnez-moi

Vendredi 1er décembre 2006

Réalisé par Maïwenn Le Besco

Sorti en Hongrie (French Filmdays) le 2 novembre 2006

Sorti en France le 22 novembre 2006

Lorsque le pékin de base a le moral dans les chaussettes, il va voir un psy, et ça lui coûte un maximum, sauf s’il choisit l’hôpital. Lorsqu’un acteur est «m mal dans sa peau », comme on dit bêtement, il fait le tour des producteurs, réunit des capitaux et fait un film. C’est beaucoup plus économique et rapide.

Mademoiselle Maïwenn Le Besco – qui ne signe provisoirement que de son prénom, on n’est pas plus simple –, actrice trentenaire, sœur d’Isid Le Besco, qui a joué dans Léon et eu un enfant de son réalisateur Luc Besson (cela dit pour la situer, car il est très possible que vous n’ayez jamais entendu parler d’elle), a eu, paraît-il, une enfance malheureuse : son père la battait. À voir comme elle peut être odieuse dans son film, on n’est qu’à moitié surpris. Bizarre, elle remercie ses parents au générique de fin... Passons. Il existe des millions d’enfants qui ont été battus et qui n’ont pas jugé la chose assez intéressante pour l’étaler sur la place publique ; ils ont quitté leur famille et n’ont pas convoqué le public pour assister à leur psychanalyse.

Certains critiques n’ont pas craint de comparer ce film à Festen, se fondant sur le concept de déballage familial apparemment identique. Mais enfin, le fils aîné de Festen, personnage imaginaire, avait tout de même été violé par son père, donc nous sommes loin du compte. Et sa revanche n’avait rien du machiavélisme dont fait preuve l’héroïne, si l’on peut dire, de Pardonnez-moi. La Maïwenn de ce film laisse sa rancune malsaine la porter jusqu’au sadisme, et il est d’autant plus permis de ne pas la suivre que l’identification du spectateur au personnage ne joue pas.

Il y a des films que l’on trouve sympathiques et dont on sort heureux, tel Shortbus, en dépit de son contenu très à part ; et des films dont on sort furieux et dégoûté, avec le sentiment d’avoir épié quelque chose de sale par un trou de serrure. Pardonnez-moi est de ceux-là.

En bref : à fuir.Haut de la page

Black book

Lundi 4 décembre 2006

Réalisé par Paul Verhoeven

Titre original : Zwartboek

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 1er septembre 2006

Sorti en France le 29 novembre 2006

Pour sa propension à casser la baraque, on croit couramment que Paul Verhoeven est un jeunot. Mais il a 68 ans, et il vient de faire un nouveau coup : quitter les États-Unis, où on ne le voit plus d’un œil très favorable, et abandonner une seconde carrière en dents de scie, pour retourner dans son pays d’origine, les Pays-Bas, quittés en 1985. C’est assez peu courant chez les réalisateurs qui ont, avec succès, tenté leur chance à Hollywood... sauf chez les Français, qui, quasiment tous, y ont échoué, Jean Renoir y compris.

J’avoue que j’aimais peu ses films hollywoodiens. Basic instinct, le plus connu et le moins bon, m’a paru légèrement bidon et racoleur ; Starship troopers, en dépit de ses intentions, ressemblait trop aux films qu’il entendait railler ; et les grandes machines du genre Totall recall ou Robocop ne sont pas ce que j’apprécie le plus au cinéma. Je préférais de beaucoup Le quatrième homme, dernier film réalisé à Amsterdam, en 1983, et dont on s’étonne que les catholiques français n’aient pas pensé à incendier les cinémas qui le passaient, selon leur saine habitude...

Zwartboek, alias Black book (restons français !), ne va plaire à personne : il n’est pas assez manichéen. Il conte l’histoire d’Ellis de Vries, jeune femme juive, qui a vu toute sa famille massacrée par les nazis au cours d’une tentative de fuir la Hollande occupée. Pour se venger, elle entre dans l’intimité d’un capitaine allemand, Müntze, qui n’est pas nazi, et fait de l’espionnage pour le compte des alliés. Müntze, soupçonné d’intelligence avec l’ennemi, est condamné à mort par un tribunal allemand, et, lors de la Libération, il se trouve un officier allié pour accepter de faire exécuter la sentence de ce tribunal, en vertu d’on ne sait quel article de code ! Ellis, elle, est d’abord traitée comme une collabo, manque de peu d’être tondue, puis est libérée par un résistant, le docteur Akkermans, faux ami dont il s’avère surtout qu’il voulait se débarrasser d’elle, car elle en savait trop sur son double jeu. Il tente de l’expédier ad patres via une injection massive d’insuline, mais elle s’en tire en avalant une grande quantité de chocolat (diabétiques, notez la recette sur vos fiches pratiques !), et l’exécute elle-même en le laissant étouffer dans un cercueil truqué qui servait précédemment aux évasions des résistants !

On le voit, l’histoire est rocambolesque, mais toutes ces péripéties sont destinées à soutenir l’intérêt pour une histoire qui sans cela serait par trop austère. Et qui, surtout, ne flatte pas le public en le caressant dans le sens du poil : ce n’est pas tous les jours que l’on montre un bon Allemand et un méchant résistant !

Tous les acteurs sont inconnus en dehors des Pays-Bas, ce qui ne les rend pas plus mauvais que les vedettes habituelles. Et le film, quoique produit dans un « petit » pays, est à grand spectacle.

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The last show

Jeudi 7 décembre 2006

Réalisé par Robert Altman

Titre original : A prairie home companion

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 12 février 2006

Sorti en France le 6 décembre 2006

Vrai titre : A prairie home companion, mais c’est tellement mieux, « traduit » en français !

Au début, on se dit que c’est un peu le bordel organisé dont Altman est le spécialiste, puis on se prend au charme de cette mince histoire du type « La dernière séance » : avant que son local soit transformé en parking, une station de radio provinciale organise son dernier spectacle de variétés, de la musique country, donc ringarde, en direct – ce qui n’existe plus nulle part depuis quelques décennies. Le surnaturel se mêle au trivial (je vous conseille la chanson sur les blagues nulles, « On a volé un camion de Viagra, la police recherche des malfaiteurs endurcis »), dans un flot de nostalgie.

Encensé par la critique, Altman, depuis ses débuts, ne réussit guère qu’un film sur trois. Ce dernier, qui, comme par hasard, parle beaucoup de la mort, est un bon, et l’on prend conscience que le réalisateur, qui pouvait avoir la dent dure, n’était jamais meilleur, en fait, que lorsqu’il veillait à donner de l’humanité à ses personnages, comme dans Brewster McCloud ou Cookie’s fortune, mais se plantait lorsqu’il faisait défiler des pantins, comme dans Prêt-à-porter. Seule exception, M.A.S.H., qui montrait aussi des pantins, mais se rattrapait sur la satire anti-militariste.

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Happy Feet

Vendredi 8 décembre 2006

Réalisé par George Miller

Sorti en Malaisie et en Thaïlande le 16 novembre 2006

Sorti en France le 6 décembre 2006

C’est sans doute la première fois qu’on engage des chorégraphes pour un dessin animé, fût-il en images de synthèse. En effet, on danse beaucoup, dans Happy Feet ! Pas de miracle, on a utilisé le procédé de la motion capture : des danseurs sont filmés en action, le corps couvert de capteurs lumineux, et la caméra n’enregistre que ces points lumineux, ce qui matérialise les mouvements, reportés ensuite sur le corps virtuel des personnages numérisés. Ce serait parfait sur tout autre que des manchots de l’Antarctique, mais ces animaux sont parmi les moins gracieux de la planète, aussi le résultat est-il moyennement agréable à regarder.

Mais ce n’est pas la seule singularité : le réalisateur du film est George Miller, qui s’est fait connaître en 1979 avec Mad Max, son premier long métrage, film ultra-violent avec un Mel Gibson débutant ; et qui, vous l’ignoriez peut-être, a eu le redoutable honneur de se voir, en France, classé « X » pour violence, le 28 avril 1980 (veille de la mort d’Hitchcock, mais ça n’a aucun rapport).

En tout cas, le résultat est techniquement parfait. Il est d’ailleurs assez curieux de constater que le cinéma « normal » est toujours incapable de produire de la neige vraisemblable à l’écran, alors qu’on y parvient avec les images numériques.

L’histoire ? Elle est dans l’air du temps, écolo, et surprend donc peu : les hommes pêchent trop de poissons, ce qui menace la survie des manchots. Capturé puis exhibé dans un aquarium, le héros, Happy Feet, doué pour... les claquettes, parviendra finalement à communiquer avec les humains, à les séduire et à les gagner à sa cause.

Quant au procédé consistant à utiliser des chansons connues pour les inclure dans l’histoire, il fonctionne mal (moins bien que dans Moulin-Rouge !, c’est dire) : lesdites chansons, souvent des raps, ne sont pas de grande qualité, sauf le Somebody to love de Queen, et ne sont choisies que pour leur rythme. Ce qu’elles disent ne s’intègre pas à l’histoire.

Ne vous laissez donc pas prendre aux dithyrambes que la presse publiera, ce n’est pas un film très réussi, technique mise à part.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Red Road

Lundi 11 décembre 2006

Réalisé par Andrea Arnold

Sorti en France (Festival de Cannes) le 20 mai 2006

Sorti en France le 6 décembre 2006

La Grande-Bretagne a ceci de commun avec Monaco : elle est truffée de caméras de surveillance. Cela ne plaît pas à tous les partisans de la liberté, mais permet, par exemple, d’intervenir pour empêcher les agressions. Jackie est employée municipale à Glasgow, et préposée à ce service de surveillance. Tombée en arrêt sur un certain Clyde, qu’elle semble connaître, elle le suit à la trace, localise l’endroit où il habite, se fait draguer par lui, se laisse sauter par ce dragueur impénitent... puis va se plaindre à la police, prétendant avoir été violée.

Plus tard, elle retire sa plainte et s’explique avec l’homme : elle a voulu se venger, car il avait, au cours d’un accident de la circulation, tué son mari et sa fille.

L’inconvénient de ce type d’histoire où un personnage en épie un autre ou tâche de le retrouver, utilisé notamment dans Blowup, d’Antonioni, et dans Fenêtre sur cour, d’Hitchcock, c’est que, si on s’en tient à l’anecdote et qu’on oublie de rendre les personnages intéressants, dès le (petit) mystère éclairci, tout ce qui a précédé cette révélation est renvoyé dans l’insignifiant. Et parfois aussi, ce qui a suivi. C’est le cas ici.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Une jeunesse comme aucune autre

Mercredi 13 décembre 2006

Réalisé par Dalia Hager et Vidi Bilu

Titre original : Karov la bayit

Sorti en Israël (Festival de Jérusalem) le 15 juillet 2005

Sorti en France le 13 décembre 2006

Une unité féminine de patrouille, à Jérusalem. Les filles, qui font leur service militaire mais ne sont pas armées, ont pour mission de demander leurs papiers aux passants, de préférence arabes. On note tout, au cas où un attentat aurait lieu. Et c’est un peu à la tête du client. Certaines renâclent un peu et ne perdent aucune occasion de faire autre chose, draguer ou explorer les boutiques – ce qui leur est évidemment interdit. Petite revanche quand deux filles surprennent leur supérieure hiérarchique en train d’embrasser un homme dans la rue : après cela, elle est moins stricte !

Une série de petites touches très justes, montrant comment, en Israël comme chez nous, le système D tempère quotidiennement la sévérité des consignes. Et on ne dramatise jamais, le seul attentat du récit est entendu, mais pas montré. Plaisir supplémentaire pour le spectateur, le film est court.

Mais comment font les Israéliens pour ne jamais produire de films insignifiants ?

En bref : à voir.Haut de la page

Hors de prix

Vendredi 15 décembre 2006

Réalisé par Pierre Salvadori

Sorti en France (Festival d’Arras) le 18 novembre 2006

Sorti en France et en Belgique le 13 décembre 2006

Pierre Salvadori, réalisateur peu connu du public mais plus capable que beaucoup de ses confrères, déçoit de nouveau. Précédemment, c’était avec Après vous, scénario sapé par une erreur de distribution, Sandrine Kiberlain en femme dont tous les hommes sont amoureux (ne riez pas !). Cette fois, un quiproquo fait que le barman d’un palace de la Côte d’Azur est pris pour un homme riche par une femme entretenue, laquelle, pour lui, quitte son commanditaire du moment ; lorsqu’elle comprend sa bévue, elle se venge en le plumant, et le niais se laisse docilement dépouiller. Puis, après cet épisode renouvelé de La femme et le pantin, mis sur le sable, il devient gigolo. Passées quelques péripéties très peu inattendues, les deux découvrent qu’ils s’aiment et partent en scooter pour d’autres cieux – fin morale très hollywoodienne, à laquelle ne manque que la bénédiction de l’archevêque de Nice.

Tous les éléments de la comédie se trouvent rassemblés dans la première partie ; ensuite, cela devient lugubre. Le film dégage une irrépressible impression de tristesse, dont la leçon est celle-ci : aucun remède à la pauvreté en dehors de la prostitution. Comédie satirique où la satire est émoussée, et la comédie, morne.

Les interprètes aggravent la situation. Gad Elmaleh s’ennuie et nous ennuie, et Audrey Tautou, de film en film, traîne son absence d’expressivité.

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Coast guards

Vendredi 22 décembre 2006

Réalisé par Andrew Davis

Titre original : The guardian

Sorti en Israël le 28 septembre 2006

Sorti en France le 20 décembre 2006

Troisième film en un mois, voir ci-dessus, affublé d’un faux titre en anglais. Le film s’intitule en réalité The guardian, mais les spectateurs français, sans doute de pauvres abrutis, auraient pu en déduire que ça se passait en Camargue, on l’a donc affublé d’un Titre À La Con, catégorie « Je me fais passer pour le titre en V.O. ».

Un vétéran du sauvetage en mer doit aller jouer les instructeurs auprès d’une classe d’aspirants sauveteurs. L’un d’eux surnage (si l’on peut dire) au-dessus du lot. Évidemment, il va lui mener la vie rude, mais sans sadisme : on n’est pas dans Full metal jacket. Une fois diplômé, le jeunot, qui traînait bien entendu un lourd secret, véritable motif de son engagement, demande à travailler avec son ancien instructeur, redevenu sauveteur dans un bled perdu de l’Alaska. Et celui-ci meurt au cours d’une dernière mission.

Les scènes spectaculaires sont rares, et la séquence qui constitue le clou du film, fabriquée à grand renfort de numérique (on regrette un peu le temps où ces scènes se faisaient en studio, avec des machinistes qui balançaient des seaux d’eau sur les acteurs pour figurer les vagues, mais avec plus de style), scène reléguée tout à la fin, arrive un peu trop tard pour en faire un vrai film à grand spectacle. Comme, d’autre part, on se fiche complètement des aventures sentimentales très convenues des deux héros, il ne reste que leur affrontement – plutôt paisible – pour soutenir l’intérêt. Par chance, Kevin Costner et surtout Ashton Kutsher ne manquent pas de charme, et le film se laisse voir pour eux.

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Le héros de la famille

Mardi 26 décembre 2006

Réalisé par Thierry Klifa

Sorti en France et en Belgique le 20 décembre 2006

Coincidence : après le dernier film d’Altman et son théâtre qui ferme, voici un cabaret qui va fermer, Le Perroquet bleu, à Nice. Son propriétaire, un travesti sans famille, s’est suicidé, léguant ses biens aux deux enfants de son meilleur ami ; comme l’État prend au passage soixante pour cent de la succession, ils n’envisagent rien d’autre que de vendre... mais on devine dès le début qu’ils ne le feront pas, changeront de métier et reprendront le flambeau. « The show must go on »...

Et justement, le spectateur ne cesse de se dire qu’avec le même sujet mais peut-être d’autres acteurs, Altman aurait fait un film tout différent et plus réussi. Malheureusement, Thierry Klifa, pour son deuxième long métrage, signe une réalisation trop calme, voire plate, et on ne s’intéresse que peu à ces histoires d’une famille compliquée mais dans le goût du temps.

La fin heureuse n’est guère convaincante : comment l’inéluctable vente du cabaret s’est-elle muée en une résurrection ? L’argent est tombé du ciel, comme dans une pub qu’on voit beaucoup en ce moment ?

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Mon meilleur ami

Jeudi 28 décembre 2006

Réalisé par Patrice Leconte

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 12 décembre 2006

Sorti en France le 20 décembre 2006

Patrice Leconte est un cinéaste très inégal, mais ce film fait partie de ses rares réussites. Les situations et les personnages sont finement observés, et le scénario est solide. Une seule réserve, le recours, en vue de réconcilier les deux amis brouillés, à une émission de télévision, Qui veut gagner des millions ?, truc un peu artificiel et maladroit.

Et puis, la coiffure de Julie Gayet dépasse les bornes du ridicule.

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Le grand appartement

Vendredi 29 décembre 2006

Réalisé par Pascal Thomas

Sorti en France (Festival d’Arras) le 10 novembre 2006

Sorti en France le 27 décembre 2006

Propos d’un couple qui tient un café :

– Si on est restés ensemble, c’est surtout à cause du bistrot.

– Chez les Auvergnats, c’est ce qui ressemble le plus à l’amour.

Et ceci, relevé avec jubilation, lors d’une scène se déroulant dans un studio de doublage de films :

– Une demoiselle du Montana au dix-septième siècle ne peut pas dire « C’est clair ! ».

– Ben non, c’est clair.

– Comment ça se fait que les comédiens ne s’aperçoivent de rien ?

Je ferais modestement remarquer que, sur ce dernier point, celui des comédiens qui ne voient pas les fautes de français dans leur texte, j’ai déjà épinglé certains, dont Isabelle Huppert...

Trève de citations, jusqu’à la prochaine ; on a compris, l’intérêt du film de Pascal Thomas tient pour l’essentiel dans les dialogues. Par exemple, cette belle maxime : la fidélité, c’est avant tout la trouille. De sa femme, vous aviez compris cela aussi. Le scénario ? Un peu éparpillé, un peu foutraque. On dirait que le film a été composé avec des rushes piochés dans un matériel trop abondant. Sujet : la loi de 1948 a interdit qu’on augmente le loyer des appartements anciens et loués avant cette date. C’était une loi sociale, qui a eu ses effets pervers. Ici, l’appartement parisien de trois cent vingt mètres carrés loué par la grand-mère Marie-Antoinette (qui n’habite même pas sur place) est occupé par sa petite-fille Laetitia, nantie d’un mari, d’une progéniture, de sa sœur qui a invité ses copines, de la sœur du mari, de la grand-mère du mari, d’un ami réalisateur de cinéma, Adrien – ringard, coureur de jupons, et toujours plein de projets qui jamais n’aboutissent –, sans compter quelques autres que j’oublie. Inévitable surabondance, car, sans cette tribu pittoresque, il n’y aurait pas de film... On se doute que la proprio veut faire expulser tout ce beau monde. La situation sera sauvée par Adrien, qui saute la proprio et se fait récompenser par un bail renouvelé, auquel il fait rajouter une année à chaque nouvelle copulation.

On est très loin de la perfection cinématographique, parce que certaines scènes sont superflues (celles avec les Africains, qui visiblement sont là pour la caution libertaire), voire manquées (celles de l’huissier, ou du tournage en appartement). Mais le tout est sympathique.

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.