JPM - Films vus - Notules -  Août 2009

Notules - Août 2009

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées : Adieu GaryZion et son frèreZion and his brotherSimon KonianskiSomers Town – This is England – L’an 1 : des débuts difficilesDemain dès l’aube...Le temps qu’il resteNeuilly sa mère !Sri Lanka National Handball Team – Machan – The full monty – Partir – Les quatre cents coups – Numéro 9Destination finale 4The final destination – Final destination – Memory of love

Personnes citées : Nassim Amaouche – Jean-Pierre Bacri – Yasmine Belmadi – Eran Merav – Micha Wald – Thomas Turgoose – Judd Apatow – Michael Cera – Elia Suleiman – Uberto Pasolini – Quentin Tarantino – François Truffaut – Honoré de Balzac – Jean-Luc Godard – Alfred Hitchcock – Roberto Rossellini – Jean Renoir – Orson Welles – Fritz Lang – Ernst Lubitsch – Luis Buñuel – Ingmar Bergman – Chao Wang

Adieu Gary

Lundi 3 août 2009

Réalisé par Nassim Amaouche

Sorti en France (Semaine de la critique à Cannes) le 17 mai 2009

Sorti en France le 22 juillet 2009

Un village du Midi où l’usine a fermé. Jean-Pierre Bacri interprète un ancien ouvrier quinquagénaire de ladite usine, avec deux fils arabes (l’un des deux interprètes, Yasmine Belmadi, est mort fin juillet d’un accident de scooter) et une amie dont le mari, qui ressemblait, dit-on, à Gary Cooper, l’a abandonnée depuis des années, lui laissant, un fils, José, obèse et taciturne, qui occupe la majeure partie de son temps à regarder en vidéo des films de l’illustre acteur. Des deux fils de Bacri, l’un sort de prison où l’a envoyé le trafic de drogue, l’autre tente d’apprendre l’arabe parce qu’un ami lui a fait miroiter un emploi « au bled » – c’est-à-dire à Marrakech, où il n’a jamais mis les pieds.

Il ne se passe rien, c’est une tranche de vie, ou plutôt d’absence de vie, puisque cela traite surtout de la fin d’une époque, ce qui explique que le film a beaucoup plu à Cannes, où on lui a donné le Grand Prix de la Semaine de la Critique. Faute d’action à l’écran, on voudrait bien s’attacher aux personnnages eux-mêmes, mais ils ne disent ni ne font quoi que ce soit susceptible de nous accrocher. Bacri, comme d’habitude, est bougon et ne termine aucune de ses phrases. Mais c’est pour cela qu’on l’engage.

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Zion et son frère

Mercredi 5 août 2009

Réalisé par Eran Merav

Titre original : Zion and his brother

Sorti aux États-Unis (Festival de Sundance) le 17 janvier 2009

Sorti en France le 5 août 2009

Comme dans beaucoup de familles, Meir, 17 ans, beau, dragueur, cynique et bagarreur, est aussi différent que possible de son frère Zion, 14 ans, peu expansif et, dit-on, intelligent. Leur mère, séparée du père qu’on ne verra jamais, s’est mise à la colle avec Eli, mais uniquement pour l’argent, ce que ses fils ne se privent pas de lui rappeler. Un peu bizarre, soit dit en passant, cette mère, qui tente un baiser sur la bouche avec le plus jeune et fait un shampoing à l’aîné, nu dans la baignoire.

Puis Zion perd ses baskets sur la plage, croit qu’on les lui a volées, voit un garçon de son âge qui a les mêmes, pense tenir son voleur, et son frère lui prête main-forte pour tabasser le garçon. On ne voit rien de la scène, car le réalisateur coupe alors pour montrer... des images de vagues sur la plage ! Après cela plane évidemment le mystère qu’il a voulu installer : qu’est devenu le pseudo-voleur, qui n’avait rien volé car Zion s’est trompé ? Meir l’a-t-il tué ? Il refuse en tout cas d’en parler. Le garçon disparu ne reviendra pas.

C’est le principal défaut de ce type de film, où l’on fait tourner le récit autour d’un fait jamais élucidé, parce que le scénariste-réalisateur n’a rien trouvé de mieux pour alimenter son intrigue. Au spectateur d’imaginer ce qu’il veut. La plupart des critiques de profession, tels ceux qui hantent le Festival de Sundance où justement le film est sorti en avant-première, admirent ce procédé de charlatan. Il est permis d’être d’un avis contraire.

À part cela, les scènes sont bien construites, et les interprètes, chargés de représenter des conflits permanents, ne déméritent pas. Mais comme toujours, on a droit à l’interview prétentieuse du réalisateur, qui, selon « Le Canard enchaîné », cite Camus pour évoquer le « soleil aveuglant » – on est en Israël – qui pousse au crime. Or TOUS les actes violents commis par Meir ont lieu... la nuit !

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Simon Konianski

Jeudi 6 août 2009

Réalisé par Micha Wald

Sorti en France le 29 juillet 2009

Comme c’est un film belge, on y va, espérant se régaler de non-conformisme et d’originalité. Mais on déchante assez vite en constatant que l’épidémie gagne, celle qui consiste à réussir, au moins en partie, la première moitié des films, et à louper magistralement la seconde.

Simon, fils de Juifs mais qui rejette folklore et religion, est séparé de sa compagne, une danseuse espagnole, dont il a eu un fils, Hadrien (avec un « H » comme chez Marguerite Yourcenar, singularité absurde), enfant qu’il a refusé de faire circoncire parce qu’il rejette cette mutilation coutumière – ce en quoi il a bien raison. En outre, il est affligé d’un père traditionnaliste, chez lequel il s’est provisoirement installé après un accident, et qui n’a de cesse de le voir partir et trouver enfin un travail. Pour ne rien arranger, le reste de la famille, oncle et tante, est à l’unisson. Bien entendu, Simon est pro-palestinien, ce qui scandalise tout le monde : dans ce milieu, on considère qu’Israël est bien généreux de concéder un petit bout de terre à ces Palestiniens « qui voudraient avoir davantage », les insensés !

Cette première partie est distrayante, quoique outrancièrement caricaturale. Mais l’auteur se croit obligé de faire mourir le père, afin de créer de l’émotion, comme il est de règle dans les mauvaises comédies qui veulent être prises au sérieux. Or ledit père a demandé à être enterré... en Ukraine, auprès de Sarah, sa première épouse morte à dix-sept ans. Un voyage long et pénible commence, avec oncle et tante, plus le fils de six ans, plus le corps du père enveloppé dans une housse. Pénible pour le personnage central, mais aussi pour le spectateur, qui assiste au déballage du grand n’importe quoi, à coup d’épisodes souvent improbables ; par exemple quand, à la frontière de l’Ukraine, les douaniers désossent entièrement la voiture, mais ne voient même pas qu’il y a un cadavre à l’intérieur !

Le public réagit en conséquence : dès sa deuxième semaine, le film est relégué dans un placard à balais, et quand je l’ai vu, nous n’étions que deux spectateurs dans la salle...

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Somers Town

Vendredi 7 août 2009

Réalisé par Shane Meadows

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 9 février 2008

Sorti au Royaune-Uni le 22 août 2008

Sorti en France le 29 juillet 2009

Après son This is England, qui démarrait bien mais se cassait la figure en route, Shane Meadows garde la même recette et conserve son interprète Thomas Turgoose, qui par chance est un jeune acteur doué : il incarne cette fois Tomo, garçon venu des Midlands pour faire une virée à Londres, mais se fait détrousser dès le premier soir par trois jeunes voyous. Il sera secouru par un garçon un peu plus âgé, Marek, le fils d’un ouvrier immigré polonais qui travaille aux chemins de fer. Leurs aventures et mésaventures constituent l’essentiel du film, qui appartient donc à la catégorie « tranche de vie », ce qui signifie que le récit ne raconte rien. À la fin, les deux garçons font un voyage à Paris, et ce passage en couleurs semble filmé avec un téléphone portable, sans doute pour faire plus vrai, tant l’image est floue, granuleuse et tremblée.

Ce film a une immense vertu : il est court (1 heure 11 minutes). Mais, avec la sympathie qu’inspirent les deux personnages, c’est à peu près tout.

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L’an 1 : des débuts difficiles

Mercredi 12 août 2009

Réalisé par Harold Ramis

Titre original : Year one

Sorti en Australie le 18 juin 2009

Sorti en France le 12 août 2009

L’an 1 de quoi, on se le demande. Deux zigotos d’un village préhistorique quittent leur lieu natal parce qu’ils n’ont aucun  succès auprès des filles, et cherchent aventure ailleurs. En chemin, ils tombent sur Caïn en train d’assassiner Abel. Plus tard, ils sont reçus dans la famille d’Abraham, qui vient de renoncer à zigouiller pieusement son fils Isaac, lequel passe ses nuits à se dévergonder à Sodome en cachette de son père, qui vient d’inventer la circoncision. Puis ils affrontent les Romains, etc.

Compris : le film, pour tenter de faire rire, joue sur les anachronismes. Comme c’est Judd Apatow qui a produit cette chose, et que le pape du film de potes débile a le vent en poupe en ce moment, on sent qu’il ne va pas manquer d’excellents critiques pour conseiller de voir le film, très symptomatique du niveau abyssal auquel, depuis trois décennies, est tombé le cinéma d’Outre-Atlantique. Michael Cera, qui joue les vierges mâles de service, mérite mieux.

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Demain dès l’aube...

Jeudi 13 août 2009

Réalisé par Denis Dercourt

Sorti en France (Festival de Cannes) le 19 mai 2009

Sorti en France le 12 août 2009

Ce titre évoque le duel, et, en effet, le film est encadré par deux duels entre officiers de l’armée napoléonienne. Pourtant, nous sommes bien à l’époque contemporaine, et les protagonistes, revêtus d’uniformes authentiques, jouent à un jeu de rôle grandeur nature : Mathieu s’est pris de passion pour ce type de divertissement, et passe tous ses loisirs dans des réunions avec un groupe de gens qui partagent sa marotte. Il parvient à convaincre son frère Paul, pianiste de grande réputation, de participer lui aussi, et Paul, qui s’est pris au jeu le temps d’une soirée, se retrouve avec un duel sur les bras. Devant son refus de continuer le jeu, la bande s’en prend à sa mère. Il accepte alors le duel et blesse son adversaire au visage, ce qui est contraire à la règle ; de sorte que le duel doit être recommencé, mais il refuse. Mathieu, alors, se substitue à son frère, mais Paul surgit au dernier moment, ôte le pistolet de la main de son frère et abat l’adversaire !

Sur les six films de Denis Dercourt, je n’ai vu que les trois derniers, qui tous admettaient un musicien professionnel en guise de personnage principal ; et qui tous, réalisés avec soin, pêchaient par la faiblesse et les invraisemblances de leur scénario. Ici, la musique est un peu laissée de côté, puisque le métier de Paul ne joue aucun rôle dans cette histoire – bien que Vincent Pérez ait dû travailler son piano pour les quelques scènes où on le voit jouer –, mais surtout, c’est le scénario entier qui inspire le plus grand scepticisme, car on comprend assez mal pourquoi ce pianiste réputé, qui a bien autre chose en tête (dissensions avec sa femme, un enregistrement à préparer, cancer de sa mère : la barque est suffisamment chargée), accepte d’entrer dans un jeu aussi délirant. Bref, à aucun moment, l’histoire n’est crédible, en particulier parce que reconstitution historique et jeux de rôle n’ont rien à voir ensemble !

Bref, l’histoire tourne à vide. Et c’est dommage, car les acteurs sont bons, notamment Jérémie Renier (et pas « Rénier », comme on le lit quelquefois), remarquable jeune acteur belge qu’on voit souvent, et qui interprète ici le rôle de Mathieu.

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Le temps qu’il reste

Lundi 17 août 2009

Réalisé par Elia Suleiman

Titre original : The time that remains

Sorti en France (Festival de Cannes) le 22 mai 2009

Sorti en France le 12 août 2009

Ce film laisse un peu perplexe. Il raconte les péripéties des affrontements entre Palestiniens et l’armée israélienne, de 1948 à nos jours, dans la ville de Nazareth, où la légende situe la jeunesse de Jésus (c’est probablement faux, aucune ville de ce nom n’existait à l’époque, et Joseph, père adoptif de Jésus et charpentier, n’aurait pas pu trouver de travail dans un village ou un hameau).

En réalité, Elia Suleiman apparaît davantage comme un réalisateur que comme un auteur : son scénario, s’il énumère quelques anecdotes le plus souvent cocasses (pas toujours), manque terriblement d’intérêt. Mais les scènes, quoique répétitives, sont bien agencées, supérieurement réalisées. Parfois même, la mise en scène rappelle Tati, comme cette courte séquence où un char d’assaut pointe son canon sur un jeune homme en train de téléphoner avec son portable, et le suit dans toutes ses allées et venues sur la chaussée. On regrette que, banalement, le film s’achève sur un feu d’artifice, cliché souvent utilisé au cinéma.

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Neuilly sa mère !

Jeudi 20 août 2009

Réalisé par Gabriel Julien-Laferrière

Sorti en France le 12 août 2009

Chacun sait que Neuilly est le paradis sur Terre. Il a donc bien de la chance, ce Samy, petit Arabe de banlieue, d’être obligé d’aller y vivre et de larguer sa cité de Chalon. Il est vrai que sa mère, veuve, doit s’embarquer sur le « Queen-Elisabeth » – pas comme passagère, vous n’y pensez pas !, mais comme serveuse. Elle confie donc son rejeton de quatorze ans à sa sœur, mariée à un industriel, propriétaire en Bretagne d’une usine où l’on conditionne de la viande de porc (!), mais habitant Neuilly. Un brave homme, d’ailleurs, qui n’a qu’une seule phobie : qu’on coupe la salade avec un couteau. Ses propres enfants, eux, sont de vraies caricatures de bourgeois, un garçon plutôt puant et admirateur de Sarkozy, et une fille qui fait dans l’activisme « de gauche », collectionnant les petits amis sans papiers en vue de leur offrir un éventuel mariage dont elle espère qu’il ne sera pas blanc, lui non plus.

Le dialogue est souvent amusant, comme cette réplique désespérée d’un garçon qui n’a pas pu se faire élire délégué de sa classe : « J’suis un vrai loser, j’suis Balladur ! ». La comédie est assez réussie, quoique guère vraisemblable et pas très aimables pour les habitants du coin, qui ne sont pas tous tels que le film les montre, et quelques vedettes viennent y jouer de petits rôles. Comme souvent, le début vaut mieux que la fin, car les deux scénaristes n’ont pas su comment terminer leur histoire, et l’on n’y croit pas du tout. Mais enfin, ce n’est pas un reportage sur les banlieues difficiles, c’est-à-dire riches.

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Sri Lanka National Handball Team

Vendredi 21 août 2009

Réalisé par Uberto Pasolini

Titre original : Machan

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 29 août 2008

Sorti en France le 19 août 2009

L’analogie avec The full monty est évidente, et s’explique par le fait que le co-auteur et réalisateur était le producteur de ce film britannique en 1997, et donc a ressorti une vieille recette qui a très bien marché. Bref, ici comme là, un groupe d’hommes défavorisés tentent leur chance dans une activité à laquelle ils sont totalement étrangers ; en l’occurrence, le strip-tease naguère, le handball aujourd’hui.

Il faut dire que ce sport est totalement inconnu au Sri-Lanka, et que les candidats à l’émigration en Allemagne, qui n’ont trouvé que ce biais pour s’introduire dans un pays européen censé représenter l’Eldorado, n’ont seulement pas pris la peine d’apprendre à jouer ! Se procurer un visa provisoire était leur seul objectif. Une fois sur place, et après trois matches où ils n’ont marqué qu’un seul but, ils s’éclipsent dans la nature juste avant d’être arrrêtés par la police.

On s’attend à une comédie, et le film est classé comme tel dans tous les journaux, mais la vérité oblige à dire qu’on ne rit jamais, contrairement à ce qui se passait avec le film britannique. C’est même parfois assez lugubre, comme ce déjeuner en famille dans le restaurant de luxe où travaille Manoj, le garçon qui a eu cette idée brillante – et qui sera le seul à renoncer au départ. Et puis, le film entre dans le sujet avec une lenteur pénible, et il est beaucoup trop long.

À noter une belle bévue : à l’ambassade d’Allemagne à Colombo, les employés ne parlent qu’anglais ! Même l’affiche qui vante les charmes de la Bavière et la plaque de cuivre à l’entrée de l’immeuble sont en anglais. Pourtant, le film est allemand. Le rouleau compresseur linguistique n’a pas fini d’avancer...

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Partir

Lundi 24 août 2009

Réalisé par Catherine Corsini

Sorti en France le 12 août 2009

Au fond tout est dans le titre ! Le film commence par une détonation, entendue dans une villa du Midi. Puis un retour en arrière reprend l’histoire : elle quitte son mari médecin pour un ouvrier espagnol qui sort de prison. Le mari lui coupe les vivres et les amants n’ont plus aucune ressource. Alors elle cambriole son ancien domicile, mais c’est l’amant qui se fait coffrer pour avoir voulu écouler les objets volés. De guerre lasse, elle retourne chez son mari, mais n’y tient plus et le tue d’un coup de fusil – la détonation du début.

Le récit ne tient que par les acteurs, surtout Kristin Scott Thomas, mais il est surtout alourdi par de trop nombreuses scènes d’amour aussi laides qu’inutiles, censées illustrer, bien sûr, une passion dévorante... que le spectateur est loin de ressentir.

Un petit détail drôlatique et que nul ne remarque : lorsque les amants vont au restaurant, on entend en fond sonore l’Andante spianato de Chopin : beaucoup plus tard, quand la femme tente de vendre chez un antiquaire quelques objets volés, on entend encore l’Andante spianato. Le disque était en solde avant liquidation chez les (derniers) disquaires de Nîmes ?

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Le cas de Tarantino

Mardi 25 août 2009

Le dernier film de Quentin Tarantino, annoncé à grand tapage et qui semble avoir déçu beaucoup de monde, est sorti la semaine dernière, et il n’est pas du tout certain que j’irai le voir. De ses dix-sept films, je n’en ai vu que cinq, et ils ont suffi à me faire une religion.

Au fond, Tarantino, c’est le contraire de la Nouvelle Vague française, celle qui a commencé en 1959. Les réalisateurs de cette tendance étaient des littéraires autant que des passionnés de cinémas, et ils citaient ou adaptaient souvent les grands romanciers. Le premier long-métrage de Truffaut, Les quatre cents coups, cite expressément Balzac, et Godard, c’en est même comique, incluait fréquemment dans ses films des extraits du dernier livre qu’il avait lu ! Quant à leurs auteurs de films préférés, c’étaient tous des grands maîtres : Hitchcock, Rossellini, Renoir, Welles, Lang, Lubitsch, Buñuel, Bergman.

Tarantino, lui, connaît surtout et imite les auteurs de navets : les westerns italiens – genre qui, à partir des années soixante et pour un quart de siècle, a envahi les écrans et a tué le véritable western –, les films de karaté ou de sabre, les films policiers de bas étage. De cette sous-culture, dont il fait constamment étalage dans la moindre de ses interviews, il tire une inspiration pour produire de nouveaux nanards qui s’ajoutent aux anciens : il y avait urgence, en effet. Quant à la littérature, on n’imagine pas Tarantino lisant un livre...

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Numéro 9

Mercredi 26 août 2009

Réalisé par Shane Acker

Titre original : 9

Sorti en France le 19 août 2009

Film en images de synthèse, estimable, mais qui n’a pas la qualité des productions de Pixar. Un inventeur génial a créé la Machine, capable de se reproduire, et qui doit apporter le bonheur à l’humanité, mais un dictateur, qui l’a achetée, en a détourné l’utilisation, et la guerre a éclaté entre les hommes et les machines. Heureusement, avant de mourir, l’inventeur a eu le temps d’insuffler son âme humaine dans une série de poupées.

Beaucoup de bruit et d’agitation dans cette guerre d’un nouveau genre, sur une musique banale et incessante, dont les thèmes sont dus à Danny Elfman, compositeur très coté et très inégal.

Malgré l’originalité des images, on finit par s’ennuyer un peu et par souhaiter la fin.

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Destination finale 4

Jeudi 27 août 2009

Réalisé par David R. Ellis

Titre original : The final destination

Sorti en France le 26 août 2009

Ils s’y retrouvent, aux États-Unis ? Le premier épisode s’intitulait Final destination, et le quatrième, dont on parle ici, The final destination. Ce qui change tout, comme on voit.

C’est toujours jouissif dans le principe, néanmoins on n’atteindra jamais la sophistication du deuxième épisode, et le scénario est plutôt sommaire. Et puis, ce détail un peu gênant et que personne dans la presse n’a relevé : les prémonitions ressenties par le personnage principal, et qui sont toutes inexactes puisque les accidents qui surviennent ensuite se produisent d’une autre façon, se révèlent moins élaborées, dans le concours de circonstances qui précède l’évènement fatal, que ce qui se passe après, comme ce type qui se fait écraser par un véhicule roulant trop vite, ou ce camion fou qui percute la vitrine d’une cafétéria.

La prémonition de l’avant-dernière séquence est amusante : deux filles sont allées voir un film en relief, et, alors qu’un bâtiment explose sur leur écran, c’est tout le cinéma où elles se trouvent qui explose au même moment. Par chance, les salles qui passent Destination finale 4 résistent.

*

Comme je boycotte les films en relief, j’ai vu celui-ci en version « aplatie ». Mais c’est suffisant pour comprendre qu’il a été tourné pour être vu en 3D, car on vous balance sans arrêt des objets à la figure.

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Memory of love

Lundi 31 août 20009

Réalisé par Chao Wang

Sorti en France le 19 août 2009

Jeune médecin, Li est marié avec Sizhu, qui le trompe avec un professeur de danses latines, Chen Mo. Puis les amants ont un accident de voiture. Ils s’en sortent, mais Sizhu a perdu la mémoire des trois dernières années. Autrement dit, elle se souvient de son mari, mais pas de son amant. Li s’efforce de lui faire recouvrer sa mémoire, et ne lui cache pas qu’elle le trompait et qu’il était au courant : magnanime, il désire qu’elle soit en mesure de choisir. Mais elle ne veut plus entendre parler de l’amant. Fin du film, alors qu’elle découvre qu’elle est enceinte.

Belle idée, mais la froideur du film est telle qu’on n’éprouve rien. Dommage pour les interprètes, plutôt attrayants.

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.