JPM - Films vus - Notules -  Juin 2018

Notules - Juin 2018

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma)  : L’extraordinaire voyage du fakirThe extraordinary journey of the fakir – Starbuck – Hedy Lamarr: from extase to wifiBombshell: the Hedy Lamarr storyEcstazy and me3 visages – Se rokhJe vais mieux !VolontaireJurassic world: fallen kingdomDogmanLe ciel étoilé au-dessus de ma têteSoloSolo: a star wars story –  American graffitiUna questione privata Comment tuer sa mèreRetour à BollèneSans un bruitMon ket – 2001, odyssée de l’espace – Love, Simon – Jurassic world

Personnes citées : Ken Scott – Alexandra Dean – Cecil B. DeMille – John Loder – Jafar Panahi – Jean-Pierre Améris – Hélène Fillières – Juan Antonio Bayona – Matteo Garrone – Ilan Klipper – Ron Howard – Alden Ehrenreich – Phil Lord – Christopher Miller – George Lucas – Vittorio Taviani – Paolo Taviani – David Diane – Morgan Spillemaecker – Chantal Ladesou – François Damiens – Greg Berlanti – Nick Robinson

L’extraordinaire voyage du fakir

Vendredi 1er juin 2018

Réalisé par Ken Scott

Titre original : The extraordinary journey of the fakir

Sorti en France le 30 mai 2018

J’ai trouvé, sans trop chercher, au moins six journaux français qui définissent ce film comme un « feel good movie ». Pourquoi, en effet, s’entêter à écrire en français ? On notera aussi que le titre original du roman français ayant inspiré le film a été amputé de toute allusion à la firme Ikea, dont le nom, présent dans le titre du roman, n’apparaît nulle part à l’écran. Enfin, que les distributeurs tiennent les spectateurs français pour des crétins, puisque, par deux fois, la ville natale du héros, désignée depuis 1995 sous son nom de Mumbaï, redevient « Bombay » dans les sous-titres ! On attend qu’Istandul retrouve son ancien nom de Constantinople, voire de Byzance !

C’est donc l’histoire d’un enfant indien, pauvre et sans père, Aja, qui devient prestidigiteur et un peu voleur, et qui tient à s’enrichir afin de faire le grand voyage de sa vie, à Paris, où, inévitablement, il trouvera l’amour, puisque c’est la spécialité locale ! Tout cela est impossible à résumer, ce qui d’ailleurs n’aurait pas grand intérêt.

On a échappé au pire : le film a failli être réalisé par Marjane Satrapi, ce que le cinéma d’Iran a produit de plus douteux en matière d’imposture. Le film a été réalisé par Ken Scott, cinéaste québécois dont on avait apprécié en 2012 le fameux et réjouissant Starbuck, qui a donné lieu à un remake en France, du reste totalement raté.

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Hedy Lamarr: from extase to wifi

Mercredi 6 juin 2018

Réalisé par Alexandra Dean

Titre original : Bombshell: the Hedy Lamarr story

Sorti aux États-Unis (Festival de Tribeca) le 23 avril 2017

Sorti en France le 6 juin 2018

Sorti depuis plus d’un an, et affublé – pour la France seule – d’un titre racoleur, ce film raconte la vie de la vedette de cinéma Hedy Lamarr, surtout connue chez nous pour Samson et Dalila, chef-d’œuvre de Cecil B. DeMille. Son autobiographie traduite en français, avec un titre pas moins racoleur, Ecstazy and me, imprimé à Biarritz, est d’ailleurs sorti chez nous en avril. Or cette femme, jugée trop belle pour posséder un atome d’intelligence, se passionnait en réalité pour les sciences, et, avec l’aide d’un de ses premiers maris (le tout premier était un industriel nazi, mais elle quitta son pays, l’Autriche, dès qu’elle put s’enfuir), inventa un système de décalage des fréquences qui aurait permis de brouiller la détection des torpilles tirées contre la Marine des États-Unis par les nazis. Or le brevet qu’elle déposa fut mis sous le boisseau, et elle ne fut jamais rétribuée. Il se trouve que la validité de ce brevet expirait en 1959, et que les militaires commencèrent à l’utiliser lors de la crise de Cuba, en octobre 1962, alors que, légalement, cela permettait de ne pas lui verser un centime. En réalité, la loi permettait aux inventeurs de réclamer dans un délai de six ans, mais Hedy l’ignorait, et donc ne toucha rien ! Son invention servit ensuite pour la protection des drones durant la guerre duVietnam.

Bien des années après, on reconnut ses mérites, néanmoins, elle ne fut pas dédommagée. On lui décerna un prix symbolique, mais, devenue trop âgée pour oser encore se montrer, elle n’assista pas à la cérémonie, et c’est son fils John Loder qui fit le discours, qu’elle interrompit en l’appelant au téléphone alors qu’il était en train de parler !

Le film retrace l’essentiel de sa vie, en n’oubliant pas de mentionner son épisode judiciaire : on la surprit dans un grand magasin, où elle avait chipé pour 80 dollars de marchandise, alors qu’elle avait sur elle... 14 000 dollars en liquide. Elle fut acquittée, heureusement.

Il a existé un documentaire télévisé, que diffusa la chaîne Numéro 23 l’année dernière.

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3 visages

Jeudi 7 juin 2018

Réalisé par Jafar Panahi

Titre original : Se rokh

Sorti en France (Festival de Cannes) le 12 mai 2018

Sorti en France le 6 juin 2018

On a beau avoir aimé Taxi (rebaptisé chez nous Taxi Téhéran), qui était remarquablement cohérent – et drôle, aussi –, on est déçu par ce nouveau film de Panahi, qui semble n’avoir reçu à Cannes le prix du scénario que pour une seule raison : le cinéaste reste empêché de sortir de son pays. Or c’est par son scénario que le bât blesse.

Au départ, une vidéo capturée sur un téléphone mobile et envoyée à une actrice célèbre, Behnaz Jafari, raconte que la jeune fille qui en est l’auteur va se suicider parce que, désirant ardemment devenir comédienne elle aussi (elle a été admise à un concours dans la capitale Téhéran), elle en est empêchée par sa famille, qui voit dans le métier d’actrice l’antichambre de la perdition. Et, en effet, la fin de la vidéo suggère que la jeune fille s’est pendue. Or l’actrice célèbre se fait accompagner par Jafar Panahi pour tenter de retrouver, dans le petit village où elle vit, la malheureuse dont elle pense que le suicide a pu être simulé.

Et en effet, simulé, il l’a été, car la fille est toujours vivante et se cache, si bien que, lorsqu’elle est retrouvée, Madame Jafari, furieuse d’avoir été dupée, la gifle et la bat. Or, un peu plus tard, lorsqu’elle la revoit, elle l’embrasse et se montre disposée à l’aider ! Pourquoi ce revirement ? Elle va donc prendre son parti, au contraire de Panahi, qui ne donne jamais son avis et ne fait pas grand-chose pour que la situation se dénoue.

Ensuite, c’est une accumulation de scènes qui montrent combien le mode de vie des campagnards, accrochés à des croyances absurdes, diffère de celui des citadins – ce dont on se serait douté.

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Je vais mieux !

Vendredi 8 juin 2018

Réalisé par Jean-Pierre Améris

Sorti en Suisse (Festival de Bienne) le 16 septembre 2017

Sorti en France le 30 mai 2018

Tiré d’un roman, ce film démarre plutôt bien, avec ce personnage un peu mou, dont le dos, subitement, le fait souffrir. Mais tous les spécialistes lui serinent que c’est psychologique, et sa propre mère ne le prend pas au sérieux. Puis, de temps à autre, il se sent mieux.

On le voit, le récit est d’une minceur de mannequin vedette. Et comme il n’avance guère et que les diverses péripéties, insignifiantes, n’ajoutent rien au point de départ, le tout finit par ennuyer un peu. Les acteurs sont bons, mais c’est une fois de plus le scénario qui pêche.

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Volontaire

Lundi 11 juin 2018

Réalisé par Hélen Fillières

Sorti en France le 6 juin 2018

Ce film, qui raconte l’engagement dans la Marine d’une jeune femme déterminée, a été torpillé, tant par les critiques professionnels que par la majorité des spectateurs – dont on devine, chevillé au corps, l’antimilitarisme balourd. Or Volontaire ne fait aucune propagande en faveur de la Marine française, il est même assez féministe (le réalisateur est une femme, qui s’est d’ailleurs attribuée un petit rôle de commandante plutôt bienveillante).

Présence remarquée de Corentin Fila en enseigne de vaisseau, qui joue discrètement, et pour la seconde fois, un rôle d’homosexuel. C’est un acteur estimable, qui sans doute fera une belle carrière. Et Lambert Wilson autant que Diane Rouxel sont parfaits.

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Jurassic world: fallen kingdom

Mardi 12 juin 2018

Réalisé par Juan Antonio Bayona

Sorti en Espagne le 21 mai 2018

Sorti en France le 6 juin 2018

J’ai beaucoup apprécié ce film, qui dépasse en intensité, en violence et en invention tous les précédents épisodes de la série. Pourtant, Bayona, le nouveau réalisateur, était loin de devoir filmer ce genre de film d’action, puisqu’il avait fait précédemment L’orphelinat, film d’horreur assez inclassable. Ici, du dinosaure, il y en a à revendre, et ils sont beaucoup plus terrifiants que précédemment, au point qu’on se demande porquoi les humains tentent de les sauver de la mort qui les guette depuis qu’un volcan est entré en éruption sur l’île où on avait dû les abandonner pour cause de massacre d’un parc très fréquenté. Mais on a gardé comme scénariste et producteur le metteur en scène du précédent épisode – dont les recettes ont plus que décuplé sa mise.

Au fait, même si le scénario n’est pas « génial », comme on dit, il a du moins le mérite de montrer des humains qui, pour une fois, se soucient du sort des grosses bestioles qu’ils ont tirées du néant.

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Recul bienvenu de la 3D

Mardi 12 juin 2018

Les producteurs et distributeurs se sont-ils enfin rendu compte, après quelques années, que les spectaeurs n’appréciaient pas tant que ça cette escroquerie qu’est le 3D au cinéma ? En tout cas, des films en 3D, il y en a de moins en moins, y compris dans les salles où naguère ils abondaient.

Ainsi, Jurassic world: fallen kingdom, qui est sorti en France dans 698 salles (!), n’est projeté à Paris qu’au Gaumont Opéra (en V.O.), au Bretagne (en V.F.), au Gaumont Pranasse (en V.O.), au Gaumont Alésia (en V.O et en V.F., selon les heures), au Pathé Wepler (dans les deux versions), à l’UGC Ciné Cité Bercy (en V.O.), au Gaumont Champs-Élysées (en V.O.), au Gaumont Convention (en V.O.), au CGR Paris Lilas (dans les deux versions), à l’UGC Ciné Cité 19 (dans les deux versions), au Gaumont Aquaboulevard (en V.F.), au Pathé La Villette (dans les deux versions), et au Pathé Beaugrenelle (en V.O.). Ailleurs, les directeurs de salles ne se donnent plus la peine de taxer les spectateurs, en leur faisant payer la location de lunetttes... que ces honnêtes commerçants reprennent à la sortie !

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Dogman

Mercredi 13 juin 2018

Réalisé par Matteo Garrone

Sorti en France (Festival de Cannes) le 16 mai 2018

Sortira en France le 11 juillet 2018

Film vu aujourd’hui en présentation à la presse, mais qui est sorti en Italie au lendemain du Festival de Cannes et ne sortira en France que dans quatre semaines.

Il faut avouer que ce film est déprimant, car tout y est laid, pauvre, violent et sale. Marcello est un type assez minable, qui gagne péniblement sa vie comme toiletteur pour chiens et vendeur de drogue pour ses copains du quartier, tous chômeurs ou purs voyous. C’est ainsi qu’il a fourni de la drogue à Simon, une brute qui « oublie » de le payer. De fil en aiguille, Simon, qui a découvert que la boutique de Marcello est voisine de celle d’un receleur spécialisé dans le trafic d’or, l’oblige à lui fournir les clés de son échoppe, perce le mur et cambriole le magasin. La police a tôt fait de comprendre que Marcello a fourni les clés, exige qu’il dénonce son complice, et, devant son silence, l’incarcère. Mais Marcello sort de prison au bout d’un an, et l’on devine qu’il a fini par donner le nom de Simon à tous les voyous du quartier, si bien que ce dernier perd dès lors tous ses copains.

Le tout finit très mal, Marcello tue Simon, et, pour effacer les humiliations, tente de s’en vanter auprès de ses ex-copains, qui ne l’écoutent pas. Il reste seul avec le corps. Fin ouverte.

Dogman plaira ou ne plaira pas. Il est donc à voir ou à fuir, selon le tempérament du spectateur. Pour ma part, je n’ai aucune envie de le revoir, donc je réserve mon appréciation.

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Le ciel étoilé au-dessus de ma tête

Jeudi 14 juin 2018

Réalisé par Ilan Klipper

Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2017

Sorti en France le 23 mai 2018

Premier long-métrage d’un réalisateur narcissique, voulant « dans un premier lieu raconter comment il travaille », comme si cela pouvait intéresser le public. En fait, c’est un festival de cafouillages, peuplé de personnages mal définis, et qui font n’importe quoi – c’est-à-dire n’importe quelle ânerie ayant été jugée digne d’être montrée à l’écran. Le personnage central est, bien entendu, un romancier quinquagénaire, qui a publié, il y a bien longtemps, un roman ayant eu un petit succès d’estime, et qui ne parvient plus à en écrire un second. Et, de cette situation, il n’est capable que de se plaindre, ce qui alarme suffisamment ses parents pour qu’ils songent à le faire soigner dans une clinique psychiatrique, argument auquel on ne croit jamais. Encore un premier long-métrage qui ne sera sans doute jamais suivi d’un second, comme le roman dont parle le film.

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Solo

Vendredi 15 juin 2018

Réalisé par Ron Howard

Titre original : Solo: a star wars story

Sorti en France (Festival de Cannes) le 21 mai 2017

Sorti en France le 23 mai 2018

Alden Ehrenreich, dans le rôle-titre, est si plat qu’il pourrait jouer dans une nouvelle version de L’homme invisible. Mais tout le film est à la même hauteur : au-dessous de zéro. Aux fans de Star wars, on a donné une copie de ce qu’ils apprécient, mais sans y ajouter la moindre innovation. Est-ce parce qu’on a viré, en cours de tournage, les deux réalisateurs, Phil Lord et Christopher Miller, qu’on avait recrutés ? Ces deux zigotos avaient eu l’outrecuidance de manifester un peu d’imagination, DONC ils piétinaient les valeurs sacrées de la saga ! Et ça, ce n’est pas le genre de Ron Howard, qui les a remplacés et s’est contenté de faire ce qu’on lui demandait ; d’ailleurs, c’est George Lucas qui l’avait lancé en 1973 avec American graffiti. Capable de faire mieux, il s’en est bien gardé ici.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Una questione privata

Lundi 18 juin 2018

Réalisé par Paolo Taviani

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 8 septembre 2017

Sorti en France le 6 juin 2018

Titre fâcheux : six films le portent ! Manque d’imagination ?

Le scénario, tiré d’un roman, a été écrit par les deux frères Taviani, qui ont toujours travaillé ensemble, mais l’un des deux, Vittorio, est mort à l’âge de 88 ans, et la réalisation est l’œuvre du survivant, Paolo, 86 ans. Cependant, le style n’a pas changé. Ici, on mêle les souvenirs, qui reviennent au temps présent, et le passé, qui évoque la guerre en 1943. Deux amis d’enfance, un peu rivaux puisqu’ils aiment la même fille (Fulvia, très belle), se sont engagés dans la résistance aux fascistes – qu’ils surnomment « les cafards ». Mais Giorgio a été enlevé par leurs ennemis, et Milton tente de capturer un fasciste afin de l’échanger conte son ami. Inévitablement, il échouera.

Le souci primordial des deux frères était de ferrailler contre le fascisme, qui renaît actuellement en Italie, or ce n’est qu’à demi-réussi, et le récit se disperse un peu. Le film est court ; néanmoins, parce qu’il manque d’émotion, beaucoup de spectateurs s’ennuient, disent-ils. Ce n’est pas mon cas, mais c’est surtout la beauté des images qui convainc.

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Comment tuer sa mère

Mercredi 20 juin 2018

Réalisé par David Diane et Morgan Spillemaecker

Sorti en France le 13 juin 2018

Une de ces comédies à la manière française, mais un peu moins consensuelle cette fois, puisqu’il s’agit, pour les trois enfants adultes d’une mère ne pensant qu’à elle, de s’en débarrasser. Il est vrai que jamais elle ne s’est intéressée à ses enfants, et que, pour comble, elle leur emprunte constamment de l’argent ; ou du moins, à son fils aîné, qui a déjà sur les bras son frère incapable et sa sœur dépassée.

Cette histoire a visiblement été conçue pour être jouée par Chantal Ladesou, qui en fait des kilotonnes, conformément à sa réputation d’actrice. Quant aux deux réalisateurs, ils débutent, et cela se voit. Mais ils ont su éviter l’inévitable scène d’attendrissement qui pollue tous les films comiques fait en France.

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Retour à Bollène

Vendredi 22 juin 2018

Réalisé par Saïd Hamich

Sorti en France (Festival de Bordeaux) le 23 octobre 2017

Sorti en France le 30 mai 2018

Une famille marocaine s’est installée en France, à Bollène, petite ville du Vaucluse. Le père s’en est séparé et travaille dans une serre, où il récolte des salades, tandis que la mère, qui n’a jamais appris le français – d’autant plus facilement que les autorités locales ont mis fin aux cours de français –, a de la nostalgie pour son pays d’origine. Pas ses enfants, puisque son aîné, Nassim, vit à Abu Dhabi avec sa fiancée rencontrée aux États-Unis, et compte bien y rester, et que ses filles font leurs études sur place, tout en ayant gardé leur attachement à leur religion.

Mais Nassim vient leur rendre visite, et prend conscience que l’extrême droite a noyauté toute la région, ravagée par le chômage. Après avoir beaucoup traîné, il accepte de rencontrer son père, qui a eu un autre fils d’une deuxième femme.

Le réalisateur a fait carrière comme producteur, et ce film-ci est son premier comme réalisateur. C’est une réussite totale.

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Sans un bruit

Lundi 26 juin 2018

Réalisé par John Krasinski

Sorti aux États-Unis (Festival South by Southwest) le 9 mars 2018

Sorti en France le 30 mai 2018

Le film commence très bien, en partant d’une bonne idée : les humains sont traqués et tués par des monstres (extraterrestres ?) qui, aveugles, ne les repèrent que par le bruit qu’ils font. Leurs proies doivent vivre dans le silence absolu. D’ailleurs, pour la petite fille de la famille que l’on suit, ce n’est pas difficile, puisqu’elle est sourde et muette (le personnage, mais aussi l’actrice qui le joue) ! Cette idée est donc bien mise en scène pendant le premier tiers du film. Mais ensuite, tout se gâte, et doublement, car l’auteur-acteur de cette histoire a la mauvaise idée de montrer le monstre, aussi ridicule qu’horrible, et parce que cette créature fait elle-même un vacarme épouvantable : elle ne supporte pas le bruit (la petite fille a l’idée bien venue de le mater en produisant un fort effet Larsen avec les écouteurs de son sonotone), mais produit elle-même des hurlements qui devraient sufire à occire ses congénères ! Si bien que le scénario perd une grande partie de sa crédibilité.

En supplément, le réalisateur tombe dans le piège habituel des films d’horreur, en truffant sa bande son avec des chocs sonores qui soulignent inutilement toute intrusion d’un corps étranger dans le cadre de la scène, procédé appelé jump scare, et qui devrait être démodé depuis une vingtaine d’années.

Bilan : une bonne idée, mais gâchée par un scénario insuffisant.

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Mon ket

Mercredi 27 juin 2018

Réalisé par François Damiens

Sorti aux États-Unis (Festival South by Southwest) le 9 mars 2018

Sorti en France le 30 mai 2018

L’avalanche de notations à quatre étoiles chez les spectateurs ayant donné leur avis sur le site sacro-saint Allociné, et témoignant qu’ils ont « ri aux larmes », est plus que suspecte. Car enfin, on ne croit presque jamais que tout a été filmé en caméra cachée. En réalité, les prétextes donnés aux personnes piégées par Damiens sont généralement cousus de fil blanc, et ne font jamais rire – ou quasiment jamais, soyons aimables. La seule scène un peu crédible est celle où une brave dame se scandalise que ce père indigne apprenne à Sullivan, son fils de quinze ans, à fumer la cigarette. Mais on ne peut pas croire que le garçon accepte cette initiation d’un nouveau genre, alors que, dès l’abord, il a détesté le goût du tabac. La plupart des séquences, plutôt que de susciter le rire, provoquent gêne et malaise. On ne cesse de se demander comment les victimes de ces mystifications de bas étage ont pu accepter de paraître dans le film (puisque nul ne peut figurer dans un film ou un reportage télévisé s’il n’a donné son autorisation écrite au réalisateur !).

Et puis, on reste perplexe face au dénouement, qui, sans aucune raison, a lieu en Côte d’Ivoire – en prison. Désir de montrer que le personnage principal a fini d’accomplir un cycle, comme dans 2001, odyssée de l’espace ?

François Damiens, comme acteur, est passable, mais comme auteur, il devrait cesser toute activité.

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Love, Simon

Jeudi 28 juin 2018

Réalisé par Greg Berlanti

Sorti en Australie (Festival du Mardi Gras) le 27 février 2018

Sorti en France le 20 avril 2018

Mis à part une scène assez amusante mais peu crédible où des parents surjouent la surprise face à leur fille qui vient de leur « avouer » qu’elle est hétérosexuelle, l’ensemble des péripéties ne dépasse jamais le niveau anodin des comédies bien-pensantes qu’on destine en général à la télévision de l’après-midi.

Ici, Simon, qui a dix-sept ans et se sait gay, a noué un lien purement épistolaire (par Internet) avec un autre gay, qu’il n’a donc jamais vu et dont il ne connaît pas le nom. Ce n’est que dans la scène finale qu’il le découvrira : noir, juif, et naturellement gay. Mais tout cela n’est pris au sérieux par personne.

Deux scènes frisant l’invraisemblable : celle où le père de Simon se met à pleurer parce que, jusque là, il n’a rien vu de la petite différence chez son fils, et celle où, après le premier baiser des deux garçons au sommet d’une grande roue, tous leurs copains restés à terre, les applaudissent.

Le reste est du bourrage, fait avec des scènes qui ne sont pas indispensables, et allongent excessivement la durée du film.

L’interprète de Simon est Nick Robinson, et on l’a vu en 2015 dans Jurassic world.

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le samedi 12 septembre 2020.