JPM - Films vus à la télé - Décembre 2010

Films vus à la télé - Décembre 2010

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autre que des films) : Chorus Line – Gandhi – The mousetrap – Les révoltés du Bounty – Mutiny on the Bounty Les raisins de la colère – Brigadoon – The ladies man – Il faut marier papaThe courtship of Eddie’s father – Docteur Jerry et mister Love – Docteur Jerry et mister Love – Le carnaval de VeniseHappy days

Personnes citées : Richard Attenborough – Arnold Schulman – Michael Bennett – James Kirkwood Jr – Nicholas Dante – Agatha Christie – Frank Lloyd – Talbot Jennings – Jules Furthman – Carey Wilson – Margaret Booth – Charles Nordhoff – James Norman Hall – William Bligh – Fletcher Christian – Clark Gable – Franchot Tone – Eddie Quillan – Jerry Lewis – Charles Laughton – Vincente Minelli – Glenn Ford – Stella Stevens – Jerry Lewis – Ron Howard – Michèle Morgan – Mike Marshall

Chorus Line

Lundi 1er décembre 2010 - Ciné Cinéma Star

De Richard Attenborough, en 1985. Scénario de Arnold Schulman, conception de Michael Bennett, livret de James Kirkwood Jr. et Nicholas Dante. Musique de Marvin Hamlisch, lyrics de Edward Kleban, chorégraphie de Jeffrey Hornaday. Durée, 1 heure et 53 minutes. Couleurs (Technicolor), format 2,35/1. Sorti aux États-Unis le 9 décembre 1985, en France le 22 janvier 1986.

Ce film, que plus on voit et plus on apprécie, musical et surtout dansant, et qui a tenu quinze ans l’affiche au théâtre à New York, appartient à un genre que seuls réussissent en général les réalisateurs hollywoodiens. Le paradoxe est qu’ici, il est signé par un Britannique, Richard Attenborough, acteur, producteur et réalisateur à succès, souvent jugé « officiel » (on a dit que son Gandhi semblait avoir été fabriqué pour être présenté à la reine lors d’une soirée de gala !). Il n’empêche que Chorus Line est extrêmement réussi, car, si le fil de l’histoire est très simple (un metteur en scène de revue fait passer une audition à des danseurs et acteurs en vue d’un spectacle à Broadway), la réalisation s’avère complexe et variée, parfois fastueuse. Le lieu de l’action et le lieu de tournage se confondent (un théâtre new yorkais), mais la mise en scène n’a rien de théâtral et utilise toutes les ressources du cinéma.

Le ballet final, avec plus d’une centaine de danseurs sur la scène, est spectaculaire : le générique de fin affiche une liste de 124 danseurs, en dehors de ceux qui jouent, qui sont vingt-deux. L’autre exploit est de parvenir à nous faire connaître intimement les seize candidats de la présélection, dont on ne doit retenir que quatre garçons et quatre filles, et de nous communiquer leurs émotions.

Quelques-uns de ces danseurs ont fait une carrière honorable ensuite. Ici, ils sont jeunes et la plupart sont inconnus.

*

Cela n’a rien à voir avec le film, mais je signale que Richard Attenborough a une particularité intéressante. On sait que depuis cinquante-huit ans se joue à Londres, et sans interruption, une pièce policière d’Agatha Christie, The mousetrap. C’est le record mondial de longévité pour un spectacle... qui ne peut, pour des questions de droit, être joué ailleurs, ni même traduit dans une autre langue (mais un malveillant a outrepassé cette interdiction, et vous pouvez lire la pièce en français, voir ICI). On recommande aussi aux spectateurs de la pièce de ne pas divulguer le nom de l’assassin. Or, le jour de la création le 25 novembre 1952, c’est Attenborough qui tenait ce rôle !

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Les révoltés du Bounty

Jeudi 16 décembre 2010 - Ciné Cinéma Classic

De Frank Lloyd, en 1935. Titre original, Mutiny on the Bounty. Scénario de Talbot Jennings, Jules Furthman et Carey Wilson, écrit par Margaret Booth (également monteuse), d’après le livre de Charles Nordhoff et James Norman Hall. Durée, 2 heures et 12 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti aux États-Unis (New York) le 8 novembre 1935.

Il existe trois films racontant cette histoire vraie quoique, chaque fois, passablement romancée, celui-ci étant le premier et le meilleur. C’est dans cette version que le terrible capitaine Bligh est le plus sadique : il fait fouetter un homme puni déjà mort (!), et il achète pour l’équipage de la nourriture avariée afin d’économiser sur les frais et d’arrondir sa pension. La distribution comporte aussi deux personnages touchants, en dehors du trouble Fletcher Christian joué par Clark Gable : un jeune aristocrate, aspirant débutant, que joue fort bien Franchot Tone, et qui sera grâcié par le roi, et un très jeune marin recruté de force par Christian et qui finira pendu, Ellison, interprété par Eddie Quillan, qui avait débuté sur scène à sept ans et a joué dans... 210 films et téléfilms, ce qui doit être le record ! Dont, tout de même, Les raisins de la colère, Brigadoon et The ladies man de Jerry Lewis (pas de chance, là, son rôle a été coupé !).

C’est Charles Laughton qui joue le capitaine William Bligh. Il y est diabolique. Le personnage, qui connut d’ailleurs une seconde mutinerie huit ans plus tard, nommé ensuite gouverneur de Nouvelle-Galles du Sud, provoquera par son administration une insurrection restée sous le nom de « Rébellion du rhum ». Mais il ne manque pas de défenseurs, argüant qu’il n’était pas pire que les autres commandants de navires britanniques !

Assez peu connu, le réalisateur Frank Lloyd a dirigé 134 films, dont beaucoup d’adaptations littéraires. Il mériterait d’être redécouvert.

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Il faut marier papa

Dimanche 26 décembre 2010 - Ciné Cinéma Classic

De Vincente Minelli, en 1963. Titre original : The courtship of Eddie’s father. Scénario de John Gay, d’après le roman de Mark Toby. Durée, 1 heure et 58 minutes. Couleurs (Metrocolor), format 2,35/1. Sorti aux États-Unis le 27 mars 1963, en France à une date inconnue, probablement la même année.

C’est une toute petite comédie, et tout est dans le titre français : un veuf récent est pressé par son fils de sept ans de se remarier, mais l’enfant déteste la femme que son père a choisie. En fin de compte, le père épousera sa voisine de palier, une infirmière bénévole qui ne se laisse pas faire.

Le père, c’est Glenn Ford, la sympathie incarnée. Il y a aussi Stella Stevens, qui fut la même année la partenaire de Jerry Lewis dans Docteur Jerry et mister Love, et qui, jouant les fausses idiotes, séduira en deux coups de cuiller à pot un dragueur invétéré après avoir fait un solo de batterie pour accompagner Le carnaval de Venise !

Mais surtout, la véritable vedette du film, c’est l’enfant, et le finale de l’histoire n’est vu qu’à travers ses mimiques hors champ. Il s’agit de Ron Howard, acteur enfant prodige (il a débuté à... 18 mois !), qui fut si longtemps le Richie Cunnigham de Happy days, et qui, las de faire l’acteur, est aujourd’hui un réalisateur sinon excellent du moins renommé. Comme comédien, à huit ans, il joue avec maîtrise des scènes longues, au dialogue abondant où son visage expressif et mobile peut tout exprimer.

Détail : on remarque dans la figuration le fils de Michèle Morgan, alors âgé de 19 ans, Mike Marshall.

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Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.