Kinopoivre, les films critiqués par Jean-Pierre Marquet - Vite !

Vite !

Les critiques et notules de ce site peuvent sembler longues aux lecteurs pressés. Pour eux, ces aperçus en peu de mots. Ils sont classés par pages, en suivant l’ordre alphabétique. Au sommaire de celle-ci, Aaltra, Absolument fabuleux, A.I., Alexandre et Alexandrie... New York.

Chiffres A1 A2 A3 B C D E F G H I J K L1 L2 L3 L4 L5 L6 L7 L8 M1 M2 N O P Q R S T U V W

 

Barême :

Classique 4 étoiles

À voir absolument 3 étoiles

À voir 2 étoiles

À voir à la rigueur 1 étoile

Inutile de se déranger 0 étoile

À fuir À fuir

A1

Aaltra3 étoiles
de Kevin Lima
avec Benoît Delépine, Gustave de Kervern, Fred Martin, Pierre Carles, Noël Godin, Benoît Poelvoorde, Christophe Salengro, Aki Kaurismäki

Deux accidentés, victimes d’un tracteur, condamnés au fauteuil roulant et qui se détestent, se rendent en Finlande réclamer qu’on leur rende leurs jambes, ou, à défaut, une indemnité d’un million d’euros pour chacun. Mais l’usine de fabrication du tracteur n’est qu’un minable petit atelier, qui n’emploie que... des handicapés. Faute de million, le patron leur offre une embauche, mais, au vu du climat local, ils ne sont pas très chauds non plus.

Film décapant sur les handicapés méchants, dû à deux Grolandais qui, Dieu merci, ne respectent rien.

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Absolument fabuleuxInutile de se déranger
de Gabriel Aghion
avec Josiane Balasko, Nathalie Baye, Marie Gillain, Vincent Elbaz, Claude Gensac, Yves Rénier, Saïd Taghmaoui, Jean-Paul Gaultier, Chantal Goya, Stéphane Bern

Mode, endroits branchés, une touche d’homosexualité, des acteurs à contre-emploi, un scénario mal foutu... Les fans de la série télévisée britannique n’y retrouveront rien de ce qu’ils aimaient.

Nathalie Baye fait ce qu’elle peut pour paraître aussi odieuse en Patsy que son modèle Joanna Lumley. Josiane Balasko, dans le rôle d’Édith, alias Eddie, va très loin dans le côté monstrueux, et surcharge inutilement le rôle d’Edina.

On ricane nerveusement de temps à autre, avant que cela devienne franchement sinistre.

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A.I.1 étoile
de Steven Spielberg
avec Haley Joel Osment, Jude Law, Frances O’Connor, Brendan Gleeson, William Hurt

Un scénario idiot, que la publicité attribue faussement à Kubrick, et filmé avec le maximum de tape-à l’œil.

Dans un avenir proche, la fonte des calottes glaciaires a englouti sous les eaux de nombreuses métropoles. Les ressources ayant fondu elles aussi, l’espèce humaine est en voie de disparition, et l’on a remplacé les humains manquants par des robots ultra-perfectionnés. Une famille a un enfant dans le coma, qui se meurt, et les parents n’attendent pas sa mort pour le remplacer par un enfant-robot, David, qui, nouveau Pinocchio, va vouloir devenir un humain et être aimé de ses faux parents... tandis que l’enfant comateux va guérir et rentrer au foyer. Jalousie, conflits entre les deux gosses. Un accident dont est victime l’enfant réel pousse la mère à vouloir se séparer de son gadget filial, et elle va le perdre en forêt, comme dans Le petit Poucet.

Entre alors en scène un nouveau personnage, le « robot d’amour », un prostitué mâle cybernétique (Jude Law), recherché par la police pour avoir accidentellement occis une de ses clientes. Il recueille l’enfant perdu et l’aide à rencontrer la Fée Bleue qui fera de lui un vrai petit garçon, comme dans Pinocchio. Or celle-ci refuse d’agir. L’enfant-robot désespéré se laisse alors tomber du haut d’une tour et tombe à la mer. Il reste enfermé dans la carlingue de l’hélicoptère amphibie avec lequel il est arrivé avec son compagnon. Mais une période de glaciation ultra-rapide survient, et le cyber-gosse reste bloqué deux mille ans dans une carapace de glace. Au bout de ce temps, des extraterrestres le délivrent. Il n’y a plus d’hommes sur Terre, et l’enfant-robot est le dernier témoin à en avoir vu. Pour l’inciter à raconter ses aventures, les extraterrestres acceptent de faire revivre sa « mère » morte depuis deux millénaires, par clonage à partir d’une mèche de cheveux que l’enfant avait prélevée sur sa tête vingt siècles plus tôt. La mère revient, mais pour vingt-quatre heures seulement, et l’enfant vit enfin le plus beau jour de sa vie – et le seul.

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Alexandre2 étoiles
d’Oliver Stone
avec Colin Farrell, Angelina Jolie, Val Kilmer, Jared Leto, Christopher Plummer Anthony Hopkins, Jonathan Rhys-Meyers,Tim Pigott-Smith

Des trois faux peplums produits ces dernières années, Gladiator, Troie et Alexandre, ce film d’Olivier Stone est le meilleur, pour ne pas dire le seul bon. Travail sérieux, où l’on s’est soucié pour une fois de la vérité historique, et, contrairement à ses prédécesseurs, jamais ridicule. Seule la musique de Vangelis est mauvaise.

Oliver Stone traite de l’épopée du plus célèbre des conquérants, personnage d’ailleurs fort contestable, Alexandre III de Macédoine, dit « Alexandre le Grand », qui, le crâne bourré dès l’enfance par sa mère Olympias – elle haïssait son mari Philippe II –, se prit jusqu’à sa mort pour le fils de Zeus, et fut en réalité un épouvantable boucher ! À ce stade de la folie mégalomaniaque, il est tout à fait certain que si Alexandre, au lieu de finir ses jours en campagne, avait pu rentrer chez lui, en Macédoine, il aurait fait arrêter et peut-être exécuter Aristote, son ancien maître, qui le tenait pour un despote.

Le film est honnête, bien fait, scrupuleux sur les détails, même petits. Et puis, pour un film de guerre, il ne montre que deux batailles, le reste est consacré à la politique d’Alexandre et à sa grande idée : n’ayant vu au départ que des barbares chez ses ennemis, le roi s’était rendu à cette évidence que certains peuples étrangers colonisés par lui, notamment les Perses et les Égyptiens, n’étaient pas moins civilisés que les Grecs ! Idée gênante pour les Yankees d’aujourd’hui.

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Alexandrie... New York2 étoiles
de Youssef Chahine
avec Mahmoud Hemida, Ahmed Yehia, Yousra, Lebleba, Hala Sedki, Magda Al Khattib, Nelly Karim, Sanaa Younes, Soad Nasr, Mahmoud El Lozy, Ahmed Fouad Selim, Maher Salim

Depuis Alexandrie... pourquoi ?, en 1978, Youssef Chahine se met régulièrement en scène avec une candide immodestie, et ce film-ci est son cinquième opus autobiographique, dans lequel il administre aux États-Unis une volée de bois vert. Très bien, mais le film souffre de ses téméraires boulettes et de son manque habituel de crédibilité : Chahine se fiche bien de la vraisemblance, sur le plan du scénario comme sur celui de l’interprétation.

Sujet : pourquoi les États-Unis ont-ils perdu la sympathie de tous les pays et de tous les intellectuels, à l’exception de ceux relevant de la droite dure, surtout dans le tiers monde, et dont Chahine fait partie ? Le scénario évoque son désenchantement personnel, via la douloureuse découverte, par Yehia – le double de Chahine – qu’il est doté d’un fils new-yorkais dont il ignorait l’existence, que ce fils a de quoi rendre fier un père (il est danseur vedette du Metropolitan Ballet de New York)... et que la réciproque n’est pas vraie, puisque ledit fils a honte de son père tardivement révélé, PUISQUE c’est un Arabe. Le jeune homme incarne ainsi le parfait Étatsunien, arrogant, ignorant et méprisant, à l’image de Bush.

Chahine, se reposant comme toujours sur les dialogues, assène quelques vérités à ce peuple égoïste et dominateur au sujet de sa politique étrangère. C’est judicieux, mais le réalisateur ressasse surtout ses griefs personnels : on a refusé de le reconnaître, lui, Youssef le Grand ! Et cet égocentrisme est la partie faible de son propos, il faut bien le dire.

Deuxième raison de voir Alexandrie... New York, son acteur principal, l’interprète du fils yankee. Ahmed Yehia est beau garçon, bon danseur dans le style classique, et bon comédien.

Troisième raison de voir Alexandrie... New York, Chahine, très amateur de comédie musicale, filme fort bien les scènes de danse, et le ballet de Carmen, en particulier, est très réussi. Cela compense un peu la longueur excessive du film.

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.