Kinopoivre, les films critiqués par Jean-Pierre Marquet - Vite !

Vite !

Les critiques et notules de ce site peuvent sembler longues aux lecteurs pressés. Pour eux, ces aperçus en peu de mots. Ils sont classés par pages, en suivant l’ordre alphabétique. Au sommaire de celle-ci, Valse avec Bachir, V pour Vendetta, Vidocq.

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Barême :

Classique 4 étoiles

À voir absolument 3 étoiles

À voir 2 étoiles

À voir à la rigueur 1 étoile

Inutile de se déranger 0 étoile

À fuir À fuir

V

Valse avec Bachir2 étoiles
de Ari Folman
avec les voix de Ari Folman, Ori Sivan, Ronny Dayag, Shmuel Frenkel, Zahava Solomon, Ron Ben-Yishai, Dror Harazi, Boaz Rein-Buskila, Carmi Cna’an

Bachir Gemayel, chrétien maronite, élu président du Liban le 23 août 1982, fut assassiné trois semaines plus tard, le 14 septembre. Cet assassinat provoqua le massacre, commis en guise de vengeance aveugle par les milices chrétiennes – fondées par lui et qui l’idolâtraient –, dans les camps palestiniens de Chatila et de Sabra, banlieue ouest de Beyrouth, les 16 et 17 septembre 1982. Ces exactions abominables, qui eurent lieu sur des civils désarmés, se firent avec la complicité passive de l’armée israélienne, que l’opinion publique mondiale rendit entièrement responsable du massacre, oubliant un peu les véritables assassins.

L’histoire : un ami raconte au réalisateur et narrateur un rêve qui le hante depuis quelque temps, et où interviennent vingt-six chiens enragés. Il affirme que cela est une conséquence des évènements dont il vient d’être question, dont il fut le témoin un quart de siècle plus tôt, et dont il n’a gardé aucun souvenir. Le narrateur, lui non plus, ne se souvient de rien d’autre que d’un bain nu, sur une plage à Beyrouth, pris la nuit par lui-même et deux compagnons de guerre ! Il va donc interroger tous ses anciens compagnons d’armes qu’il peut retrouver – ils sont sept –, et se met à les interviewer les uns après les autres, afin de reconstituer ses souvenirs qui lui échappent. Sa quête psychanalytique sera couronnée de succès, puisqu’il parvient à reconstituer les faits évoqués par les témoins... qui ne sont pas tous amnésiques, par chance.

Le film est un dessin animé, sauf à la fin, fort courte puisqu’elle ne dépasse pas deux minutes, images issues des reportages de l’époque et montrant l’amoncellement des cadavres dans les camps en ruines, et le désespoir des femmes palestiniennes qui ont perdu toute leur famille. Cette séquence, loin de ruiner l’effet du dessin animé, renforce tout ce qu’on a vu auparavant, par le simple fait de la laideur des images, qui nous ramène dans le réel.

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V pour Vendetta2 étoiles
de James McTeigue
avec Natalie Portman, Hugo Weaving, John Hurt, Stephen Rea, Stephen Fry, Tim Pigott-Smith, Rupert Graves

Si le cinéma lorgne de plus en plus du côté de la bande dessinée, il lui arrive (rarement) de bien choisir, et c’est le cas ici, car la fable tient debout et ne manque pas de liens avec l’actualité : dans l’Angleterre des prochaines années, après 2017 puisque cette date est mentionnée comme appartenant au passé, une dictature fasciste s’est imposée. Adam Sutler, un homme politique sans scrupules, afin de s’installer au pouvoir, a utilisé les moyens classiques, que nous avons failli expérimenter en 2002 chez nous, et qu’aux États-Unis le cher Bush exploite encore tout en bénissant secrètement Ben Laden. Mais, comme toujours en cas d’occupation ou de dictature, une opposition se manifeste, en la personne d’un certain V, une sorte de Zorro qui aurait troqué le « Z » contre le « V », et rêve de faire sauter le Parlement, afin de réveiller les esprits. Et la question est ainsi posée sans insister plus que cela : le terrorisme est-il légitime ? Tous les moyens sont-ils bons ?

Malheureusement, le film répond oui à cette question, parce que V s’avère un héros totalement bon, et qu’on fait ainsi l’impasse sur les bonnes causes qui se sont égarées via des moyens inacceptables. Là, le scénario reste prisonnier de son origine, la bande dessinée !

V mènera son projet à bien, non sans y laisser la vie – mais le dictateur aussi, donc l’espoir de la démocratie peut renaître et la morale est sauve.

Le film est assez adroit pour ne pas s’égarer dans un futurisme décoratif, celui-là même qui a perdu Spielberg : tout semble se passer de nos jours, manière de souligner que la situation est très actuelle.

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VidocqÀ fuir
de Pitof
avec Ornella Muti, Dominique Blanc, Gilbert Melki, Lucas Belvaux, Catherine Frot, François Morel, Valérie Mairesse

Le scénariste de Vidocq est Jean-Christophe Grangé, qui avait scénarisé son propre roman pour Les rivières pourpres et concocté le dénouement le plus nul de ces dix dernières années. Le concepteur graphique de Vidocq est Marc Caro, ex-acolyte de Jean-Pierre Jeunet pour Delikatessen et La cité des enfants perdus, et je vous assure que ça se voit. Quant au réalisateur Pitof, il travaille depuis vingt-deux ans dans les trucages numériques et dans la pub. Avec ce premier long métrage, il nous en gave, de trucages numériques. Jusqu’à l’écœurement. Or le résultat n’est pas à la hauteur de ses espérances, et Vidocq est d’une laideur effroyable.

L’histoire ? Un mystérieux meurtrier, doté de pouvoirs surnaturels, est recherché par Vidocq, qui se fait tuer par lui au cours d’un combat. Du moins on le croit, mais c’était une feinte. Le meurtrier veut faire disparaître toutes les traces permettant de remonter jusqu’à lui, et se fait passer pour un journaliste enquêtant sur la vie et la mort de Vidocq. Mais celui-ci est le plus malin, il réapparaît, et le tue à l’issue d’un second combat.

Histoire qui en vaut une autre, mais son traitement est à l’opposé de ce qu’il fallait : agitation vaine, vacarme, photographie hideuse, scénario incompréhensible et surchargé, dénouement invraisemblable, interprétation branlante. Un désastre...

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.