JPM - Films vus - Notules - Février 2008

Notules - Février 2008

 

Plus courtes que les critiques, les notules traitent d’un ou plusieurs films, ou de sujets d’actualité en rapport avec le cinéma. Jusqu’en septembre 2004, elles provenaient de divers forums aujourd’hui disparus. Par la suite, elles s’en affranchissent et sont rédigées directement ici.

Œuvres citées (en italiques, autre que des films) : Battle for HadithaTelepolis – La antena – 1984 – Le dernier combat – L’île nue – Silent movie – Autant en emporte le vent – La grande illusion – Cloverfield – Sunday, bloody Sunday – Cannibal holocaust – John Rambo – First blood – Rambo – La planète des singes – Beyond Rangoon – Persepolis – La vie des autres – Azur et Asmar – Juno – Le projet Blair witch – Les faussaires – Die Fälscher – Five fingers – L’affaire Cicéron – Sleuth (2008) – Sleuth (1972) – All About Eve – La fabrique des sentimentsNotre univers impitoyableDallasL’auditionJumper – La mémoire dans la peau – Le mystère de la chambre jauneBenjamin Gates et le livre des secretsNational Treasure 2: the book of secrets – Benjamin Gates et le trésor des templiers – La mort aux trousses – Un château en EspagneRedacted – Le Dahlia noir – Battle for Haditha – SarabandeLes cerfs-volants de KaboulThe kite runner – La guerre de Charlie Wilson – The kite runner – DynastyParis – Chacun cherche son chat – Un air de famille – L’auberge espagnole – Riens du tout – Peut-être – Ni pour ni contre (bien au contraire) – Les poupées russes

Personnes citées : George W. Bush – Nick Broomfield – Orson Welles – Michel de Montaigne – Jean-Luc Godard – Isabelle Mergault – Luc BessonJean RenoKaneto Shindô – Mel Brooks – Marcel Marceau – Matt Reeves – Sylvester Stallone – Ted Kotcheff – John Boorman – Jean Gabin – Michel Ocelot – Jason Reitman – Michael Cera – Stefan Ruzowitzky – Kenneth Branagh – Joseph L. Mankiewicz – Jude Law – Michael Caine – Laurence Olivier – William Shakespeare – Harold Pinter – Ludwig van Beethoven – Jean-Marc Moutout – Léa Fazer – Thierry Lhermitte – Alice Taglioni – Luc Picard – Doug Liman – Gilbert Bécaud – Alfred Hitchcock – Martin Jobert – Ariel Wizman – Benoît Magimel – TomCruise – Stanley Kubrick – Brian De Palma – Friedrich Haendel – Khaled Hosseini – Marc Forster – Cédric Klapish – Karin Viard – Fabrice Luchini – Jerry Lewis

Battle for Haditha

Vendredi 1er février 2008

Réalisé par Nick Broomfield

Sorti au Canada (Festival de Toronto) le 11 septembre 2007

Sorti en France le 30 janvier 2008

– Nous avons perdu un jeune guerrier, mais nous avons gagné la bataille, dit le capitaine des Marines avant de prononcer une prière sur le corps du soldat mort.

Quelle bataille ?

À Haditha, en Irak, deux Irakiens ont posé puis fait sauter une bombe, qui a explosé au passage d’un camion de l’armée des États-Unis. Un marine a été tué. Les terroristes sont rentrés tranquillement chez eux, mais aussitôt, ivre de rage, le caporal Ruiz, 20 ans, qui commande un peloton survenu immédiatement sur les lieux, fait fouiller toutes les maisons environnantes et, sans (se) poser de questions, fait massacrer les habitants, hommes, femmes et enfants. À lui seul, il tue quinze personnes, toutes des civils innocents et désarmés, et ses hommes en tuent treize autres. Pour ce haut fait d’armes, le capitaine cité plus haut le félicite pour son « bon travail », le nomme sergent et décide de le proposer pour une décoration.

Mais des Irakiens ont filmé au caméscope le résultat du massacre, ainsi que le témoignage d’une petite fille de 12 ans, qui a perdu toute sa famille dans l’opération. La vidéo finit chez « Time Magazine », les soldats coupables seront jugés (bizarre, on ne nous dit pas quel a été le verdict), et Bush promet que « toute la lumière sera faite et les responsables punis », commme on dit toujours dans ces cas-là. Le caporal Ruiz, lui, verse quelques larmes sur ses copains marines, mais n’a pas un mot sur les victimes irakiennes.

Et lui, Bush, quand donc va-t-on le juger ?

Battle for Haditha, qui fait froid dans le dos, est dû à un réalisateur britannique sexagénaire, Nick Broomfield, qui en est à son vingt-sixième film.

En bref : à voir.Haut de la page

Cinéma et culture

Mercredi 6 février 2008

S’il vous arrive de lire ou de relire d’anciennes interviews de réalisateurs chevronnés, vous serez certainement frappés par plusieurs caractéristiques.

D’abord, c’étaient tous des hommes de grande culture. Ils connaissaient, non seulement la littérature et parfois la philosophie, mais aussi la musique, la peinture et la plupart des arts graphiques. Presque tous parlaient plusieurs langues (Orson Welles dit sa passion pour Montaigne, qu’il lisait en français, affirme-t-il, au moins une fois par semaine). Et tous avaient sur leur métier des idées très personnelles. Peu connaissaient, en revanche, le travail de leurs confrères, et la plupart affirmaient ne jamais aller au cinéma !

Que diraient-ils aujourd’hui, sur ce dernier point, je vous laisse deviner...

Outre leur vaste culture, tous étaient de grands professionnels, qui poussaient loin leurs interrogations sur le sens et les implications de leur technique (Jean-Luc Godard a écrit que « les travellings sont une affaire de morale »), et ne concevaient même pas que l’amateurisme puisse pointer son vilain nez dans leur travail. Parfois, certes, ils engageaient des acteurs non professionnels, comme Robert Bresson, mais ils ne leur laissaient pas la bride sur le cou. Quant à la technique cinématographique, ils la connaissaient à fond, comme Hitchcock, qui faisait l’admiration de ses techniciens, pour l’érudition qu’il possédait sur leur métier ; aujourd’hui, un novice total peut faire un film, en s’entourant de techniciens éprouvés, qui lui mâcheront le travail (mais c’est lui qui signera la « réalisation »), comme Isabelle Mergault l’a reconnu tout récemment.

Tout cela n’existe plus, ces artistes sont morts, et l’on peut douter que la relève arrive, car les mentalités ont changé. De nos jours, réalisateurs et acteurs se doivent d’être, non pas des professionnels, mais des gens connus – et connus avant de débuter dans le cinéma, influence délétère de la télévision. C’est ainsi que toute la publicité des films nouveaux est faite sur les mannequins, footballeurs ou animateurs de télé, qui viennent y faire une apparition grassement payée, mais rien d’autre. On peut espérer, souhaiter, à défaut de le croire, que cela ne va pas durer jusqu’à la fin des temps...

Haut de la page

Telepolis

Mercredi 6 février 2008

Réalisé par Esteban Sapir

Titre original : La antena

Sorti aux Pays-Bas (Festival de Rotterdam) le 24 janvier 2007

Sorti en France le 30 janvier 2008

Venu d’Argentine, il s’agit d’un conte – ou d’une fable, comme l’on voudra –, en noir et blanc, qui se déroule dans une ville dont les habitants ont perdu leur voix, sauf une chanteuse et son petit garçon, qui, lui, est né sans yeux. Comme dans 1984, la télévision est omniprésente, au service du dictateur local.

Au début, on admire l’invention visuelle (il neige sans arrêt ; les personnages, qui ne peuvent parler, s’expriment en bulles de bandes dessinées ; etc.), puis un malaise se fait jour : bien que le film ne dure qu’une heure et demie, il finit par devenir interminable, et le spectateur, qui s’ennuie, perd le fil. Peut-être parce que les dialogues et les bruitages absents sont remplacés par une musique, certes inventive, mais qui ne vous lâche jamais, donc fatigue.

Des tentatives de réaliser un film sans dialogue, il en a existé à la pelle, et aucun – à ce jour – n’a su atteindre son but. On a connu Le dernier combat, premier film de Luc Besson, avec déjà Jean Reno ; L’île nue, de Kaneto Shindô, en 1960, là encore un film en noir en blanc, qui montrait inlassablement une pauvre femme charriant des seaux d’eau sur les pentes d’une montagne (si si !) ; Silent movie, de Mel Brooks, où le seul mot de dialogue était prononcé par... le mime Marcel Marceau, pauvre gag qui n’a pas empêché le film de faire un bide noir ; et quelques autres justement oubliés. Et l’on finit par se dire que la singularité du procédé ne paie pas : les films qui résistent au temps sont toujours de facture classique, pourvus d’un scénario solide, et servis par une mise en scène qui ne fait pas les pieds au mur et ne recherche pas l’exploit. Presque soixante-dix ans après, Autant en emporte le vent ou La grande illusion restent intacts dans nos mémoires, alors qu’aux deux extrémités de la gamme, les grandes machines fabriquées à coups de numérique aussi bien que les rejetons de la masturbation intellectuelle germanopratine tombent dans l’oubli trois semaines après leur sortie.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Cloverfield

Jeudi 7 février 2008

Réalisé par Matt Reeves

Sorti aux États-Unis le 16 janvier 2008

Sorti en France le 6 février 2008

Autre avatar des films tournant autour de l’obsession des États-Uniens : la destruction à New York des deux tours du World Trade Center. Mais qu’attendent les habitants d’Hiroshima, de Nagasaki et de Dresde ? Ce qu’ils ont connu, et qui est mille fois pire, devrait leur fournir un filon inépuisable.

Tout le film repose sur un postulat parfois utilisé ailleurs, celui du reportage fictif. Tantôt cela donne le meilleur, avec Sunday, bloody Sunday. Et tantôt le pire, avec Cannibal holocaust, le film d’horreur le plus effrayant, le plus violent, le plus hypocrite et le plus dégoûtant que le cinéma ait jamais produit.

À Manhattan, des jeunes sont réunis dans un bel appartement pour faire la fête. Prétexte : le proche départ d’un des leurs, qui a décroché un poste au Japon. L’un des jeunes est un intoxiqué du caméscope, et filme absolument tout, ce qui permettra de donner au produit final – celui que nous voyons – le style du cinéma-vérité, car nous ne sommes censés voir que ce qu’il a filmé. Au passage, admirons l’autonomie de la caméra, qui a tourné toute la nuit sans que la batterie s’épuise ! On peut connaître la marque de l’engin ?

La fête est interrompue par l’irruption d’un monstre beaucoup plus effrayant que Godzilla, accompagné d’autres monstres plus petits, sortes d’insectes de la taille d’un être humain, et qui naturellement tuent tout le monde. Manhattan s’en trouve ravagée, et la première victime est... Dame Liberty, dont la tête, arrachée, s’abat avec fracas dans une rue de la ville. Symbole ?

Le film est extrêmement bien fait, avec une bande sonore très réaliste, et ne sent pas du tout le trucage numérique – bien qu’il en soit farci, probablement. Si seulement la caméra s’arrêtait de gigoter un instant, ce serait parfait.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

John Rambo

Vendredi 8 février 2008

Réalisé par Sylvester Stallone

Titre original : Rambo

Sorti au Koweit le 23 janvier 2008

Sorti en France le 6 février 2008

– Vivre pour rien, ou mourir pour quelque chose ? s’interroge Rambo.

Sans doute le dernier film où l’on verra ce personnage, que créa Sylvester Stallone en 1982, dans First blood (titre qui, signifiant « Premier sang », décrivait parfaitement la situation, mais on l’a simplifié en Rambo dans la version française, d’où l’impossibilité d’utiliser ce titre pour le présent film). Ce tout premier épisode, réalisé par Ted Kotcheff, était très estimable, il montrait l’ingratitude des États-Unis à l’égard de leurs anciens combattants du Vietnam, et l’amertume qui pouvait en résulter chez ceux à qui on n’avait pourtant pas demandé leur avis avant de les envoyer au casse-pipes. Mais, pas de chance, le succès rencontré par ce film qui ne flattait pas les masses a suscité la fabrication de plusieurs suites, qui se contentaient d’exploiter la violence comme spectacle – tout comme le succès de La planète des singes a suscité plusieurs suites, qui se contentaient d’exploiter... le maquillage des singes de la première version !

On a dit tant de mal de Stallone, on l’a tant moqué (peut-être parce qu’il revendique sa préférence pour le Parti Républicain, tout comme son ami Arnold Schwarzenegger), il a tant incarné chez les Guignols cet esprit borné des plus stupides de ses compatriotes, qu’il serait peut-être temps d’y regarder d’un peu plus près. Déjà, il y a deux ans, son Rocky Balboa était le contraire du navet annoncé. John Rambo ne dément pas le démenti. Un indice : les titres français de ces deux films utilisent pour la première fois le nom complet de leur héros, comme pour mettre tout à plat.

À l’instar de tous les films qui ont suivi le premier, celui-ci montre comment on vient chercher John Rambo dans sa retraite, en Thaïlande où il vit de la capture des serpents, pour le supplier d’accomplir une mission. Cette fois, c’est un groupe de militants religieux plutôt illuminés, qui veulent se rendre dans un coin perdu de la Birmanie afin d’y sauver les âmes et les corps d’une ethnie, la tribu karen, persécutée depuis soixante ans. Rappelons que ce pays est écrasé par une dictature militaire depuis septembre 1988, contre quoi s’opposent divers mouvements plus ou moins pacifiques dont ce n’est pas le lieu de parler ici. Rappelons aussi que John Boorman a traité partiellement ce sujet dans son Beyond Rangoon, film de 1995 hélas complètement raté.

Rambo, bourru comme on le connaît, rembarre les évangélistes : plutôt que des médicaments et des livres de prières, ces illuminés ferait mieux de fournir des armes à ceux qui en ont besoin. Mais, pour les beaux yeux de Sarah, la fille qui l’a chapitré, il accepte de conduire gratuitement le groupe, à bord de son bateau, à l’endroit désiré. Non sans mal, car ils essuient une attaque des pirates du coin, et Rambo, qui parvient à tuer les attaquants, éprouve une fois de plus que rendre service à ses contemporains ne paie pas, puisque le chef du groupe lui reproche... de les avoir sauvés en tuant des hommes, et menace de faire un rapport sur lui !

Écœuré mais pas surpris, Rambo dépose ses passagers à pied d’œuvre, et rentre chez lui. Mais, peu après, le village où les évangélistes se sont installés est attaqué, détruit, et eux-mêmes sont capturés. Voilà Rambo sollicité une nouvelle fois pour aller sauver les prisonniers, ces malheureux promis à une mort certaine et horrible. Il y parviendra, avec l’aide d’un petit groupe de mercenaires qu’il n’a pas choisis.

La première partie du film est sans reproches, et incite à quelque réflexion sur l’humanitaire en gros sabots. La seconde, sans sombrer dans la complaisance, n’est plus que spectacle, et ultra-violent. Mais la caméra, qui ne fait jamais « de la belle image », ne s’attarde à aucun moment sur les détails épouvantables des divers combats, montrés de manière très réaliste. Sachant que le pire, c’est d’être faux-cul, on ne pourra pas faire ce reproche à John Rambo.

En bref : à voir.Haut de la page

Palmarès pour 2007

Samedi 9 fvrier 2008

Chaque année, en janvier, Le masque et la plume de France Inter organise un vote de ses auditeurs, afin de désigner les dix meilleurs films français et les dix meilleurs étrangers de l’année précédente.

Histoire de faire court, voici les lauréats pour chaque liste : en France, Persepolis ; à l’étranger, La vie des autres, film allemand.

Passons sur La vie des autres. Je n’ai pas gobé l’histoire de ce flic d’un régime communiste, qui se met du côté de ceux qu’on l’a chargé d’espionner. Le jour où Poutine se met à militer pour les droits de l’Homme en général et des Tchétchènes en particulier, prévenez-moi, que je ne rate pas le spectacle. Mais le film n’est pas si mal réalisé, on ne va pas le descendre en flammes.

Persepolis, ben v’là aut’chose, comme aurait dit Gabin. Ce dessin (très peu) animé, en noir et blanc, autant dire paresseux, s’offre en outre le luxe de n’être pas très honnête sur le plan politique.

Pour donner à cette consultation l’importance qu’elle mérite, rappelons qu’un an plus tôt, un dessin animé de très grande qualité, beau, intelligent, généreux, une splendeur cent pour cent française, a été dédaigné par le public de cette émission. Il valait mille fois mieux que Persepolis. C’était Azur et Asmar, de Michel Ocelot.

Haut de la page

Juno

Lundi 11 février 2008

Réalisé par Jason Reitman

Sorti aux États-Unis le 1er septembre 2007

Sorti en France le 6 février 2008

Deux lycéens vierges s’envoient en l’air. C’est la fille, Juno, 16 ans, qui a décidé l’opération, plutôt que de revoir Le projet Blair witch à la télé ! On la comprend, mais le résultat, c’est qu’elle se retrouve enceinte. Par chance, son père et sa belle-mère n’en font pas un drame. Elle décide de garder l’enfant et de le proposer à l’adoption. Le couple candidat est sympathique, bien sous tous rapports, mais justement, il est trop bien, le mari surtout, et Juno le voit trop souvent, sans penser à mal. Effet pervers, patatras, le couple divorce !

Mais l’adoption n’est pas annulée, la mère désignée, Vanessa, aura « son » bébé, et Juno prend enfin conscience que son petit ami, le vrai père, est adorable (c’est Michael Cera) et qu’elle l’aime, finalement.

Cette histoire est banale, mais tout est dans le regard : on ne dramatise à aucun moment, et le bébé à venir est vu par sa génitrice comme un objet un peu encombrant qui n’a pas grand intérêt, mais ferait un joli cadeau à offrir. Dialogue assez drôle, surtout les remarques de la fille, pas conformiste pour un kopeck.

En bref : à voir.Haut de la page

Les faussaires

Mardi 12 février 2008

Réalisé par Stefan Ruzowitzky

Titre original : Die Fälscher

Sorti en Allemagne (Festival de Berlin) le 10 février 2007

Sorti en France le 6 février 2008

Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, les nazis ont tenté de déstabiliser le système monétaire de la Grande-Bretagne et des États-Unis (pour la France, ils n’ont pas pris cette peine, nous faisons cela tout seuls et très bien) en fabriquant de la fausse monnaie, destinée à être déversée sur les marchés.

Ce film montre cet épisode, qui a également servi en 1952 pour le film de Joseph L. Mankiewicz, Five fingers (titre que même le réalisateur ne comprenait pas, aussi a-t-on rebaptisé le film L’affaire Cicéron, mais en France seulement). Les faussaires nécessaires étaient recrutés chez les prisonniers de guerre, parmi lesquels beaucoup de Juifs extraits de leurs camps de concentration.

Film allemand assez austère, et souffrant, comme beaucoup de films allemands, d’une photographie très laide. Mais surtout, il se concentre sur le parcours, il est vrai pitoyable, de quelques personnages, et ne nous dit rien, ni sur la manière dont le système monétaire des Alliés aurait souffert de l’opération, ni sur les techniques de fabrication de la fausse monnaie.

Le film est donc à voir pour ses bonnes intentions. Comme souvent.

En bref : à voir.Haut de la page

Sleuth (2008)

Mercredi 13 février 2008

Réalisé par Kenneth Branagh

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 30 août 2007

Sorti en France le 13 février 2008

Joué par Jude Law et Michael Caine, également co-producteurs du film, ce remake du Sleuth de Joseph L. Mankiewicz sorti en 1972 ne vaut pas l’original, ce qui est quasiment la loi des remakes. Cette première version montrait un affrontement entre Laurence Olivier et, déjà, Michael Caine, mais dans l’autre des deux rôles de cette histoire de dupes.

Le premier Sleuth présentait une particularité rare, indiquant a posteriori qu’il s’agissait bien d’un jeu : un générique truqué, annonçant cinq acteurs, dont trois... qui n’existaient pas, pour masquer aux spectateurs le fait que Michael Caine revenait grimé, dans la seconde partie, feignant de jouer un autre personnage, un policier. Quant au portrait de l’épouse infidèle, il était attribué à une actrice fictive, au nom composé, « Eve Channing » – combinaison de Eve Harrington et de Margot Channing, deux personnages d’un autre film, illustre, de Mankiewicz, All about Eve ! La production s’était donc bien amusée...

Pourquoi ce second Sleuth ne vaut pas le premier, révélant au passage que Kenneth Branagh, qui a fait illusion avec ses premiers films adaptés de Shakespeare, n’est pas si bon réalisateur qu’on l’a cru ? Parce que la pièce d’Anthony Schaffer a été remaniée, cette fois, par Harold Pinter (qui apparaît un court moment à la télévision), et pas en bien : la dégradation morale de l’épouse de Wyke est moins flagrante, puisqu’elle trompe son mari, non plus avec un coiffeur, mais avec un acteur, profession honorable en Angleterre, et dont les membres sont parfois anoblis par la reine. Et surtout, Pinter a cru bon de modifier le dénouement, d’abord pour y introduire une séquence de séduction homosexuelle parfaitement saugrenue, ensuite pour supprimer le piège dans lequel l’écrivain Wyke s’est enfermé malgré lui, si bien que le meurtre réel de Milo n’aura pas pour lui les mêmes conséquences que dans la version de Mankiewicz. Ce sommet de la pièce policière devient ainsi une histoire plutôt anodine.

Et puis, le décor de la maison, informatisé à l’excès mais totalement glaçant, met mal à l’aise. Quant à la musique, médiocrement démarquée des harmonies de la Septième Symphonie du gros Ludwig, elle n’arrange rien.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

La fabrique des sentiments

Jeudi 14 février 2008

Réalisé par Jean-Marc Moutout

Sorti en France le 6 février 2008

Ressemble, par son sujet et son traitement, à un film de femme, mais le réalisateur est bien un homme.

Éloïse, entre trente-cinq et quarante ans, travaille chez un notaire, ce qui la satisfait pleinement. D’ailleurs, son patron songe à elle pour lui succéder. Mais elle est seule, et se met à fréquenter un speed dating, sorte de rendez-vous collectif où les candidats à la vie en couple ont sept minutes (!) pour faire connaissance. Deux hommes lui conviendraient, un avocat plutôt sympathique avec lequel, immédiatement, elle aura une aventure, et qui s’attacherait volontiers, et un homme lunatique et tourmenté, avec lequel elle rompt. Devinez qui elle va choisir, en fin de compte !

On se sent très peu concerné par cette tranche de vie, avouons-le. Tous les films français finissent par ressembler à des autobiographies de gens qu’on n’a pas envie de rencontrer. Surtout quand le personnage principal est envahissant.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Notre univers impitoyable

Lundi 18 février 2008

Réalisé par Léa Fazer

Sorti en France (Festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez) le 16 janvier 2008

Sorti en France le 13 février 2008

L’allusion au feuilleton télévisé Dallas est très lourdement soulignée dans la première scène du film. On sent dès lors que la subtilité ne sera pas au rendez-vous.

Encore des trentenaires bobos ! Le cinéma français a-t-il oublié l’existence des autres classes d’âge et des autres classes sociales ? À quand un personnage central de dix-huit ou de cinquante ans, à quand des ouvriers ou des lycéens ? Disons-le carrément, c’est misérable de platitude.

Ici, un couple d’avocats, évidemment trentenaires. Un poste important se libère dans leur cabinet très chic, ils sont en concurrence pour l’avoir, mais l’homme est préféré à la femme, parce qu’elle a cassé son talon juste avant l’entretien de sélection ! On va donc ingurgiter du féminisme à haute dose.

Après cela, une série de péripéties prévisibles et lourdingues : chacun des deux est infidèle à l’autre, un bébé arrive qui n’est pas désiré par la mère (l’homme a remplacé les pilules de sa partenaire par... des sucrettes, ben voyons ! La gourde n’a pas remarqué la différence de saveur ?), querelle en public, puis conclusion rêvée : si on recommençait tout ? Et que se serait-il passé si le choix initial avait été inversé ?

On ne sort guère du quartier le plus hideux et le plus lugubre de Paris, celui de la Bibliothèque nationale, dans le treizième arrondissement. Et la musique est un tout petit moins imaginative que celles qui accompagnent les jeux vidéo.

Pourquoi ne pas classer ce film dans la catégorie « Inutile de se déranger » ? Parce que les acteurs sont bons, en particulier Thierry Lhermitte, et parce qu’Alice Taglioni est bien jolie. C’est si rare, chez les actrices françaises...

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

L’audition

Lundi 18 février 2008

Réalisé par Luc Picard

Sorti au Québec le 23 septembre 2005

Sorti en France le 13 février 2008

Film québécois, écrit, réalisé, joué en 2005 par Luc Picard. Comme acteur, il a une longue carrière, mais il est inconnu en France ; comme réalisateur, c’est son premier film.

Sujet : Louis Tremblay a toujours rêvé d’être acteur, mais n’a en rien concrétisé de ce rêve. Or un copain comédien l’incite à passer une audition, et l’aide longuement (trop longuement) à répéter une scène, sans qu’on sache d’ailleurs si c’est pour le théâtre, pour le cinéma ou pour la télévision : son personnage, sachant qu’il va mourir, est censé parler à son fils, un petit enfant, pour lui faire ses adieux et lui laisser une sorte de testament moral.

On voit très bien ce qui a intéressé l’auteur et réalisateur, et qui est une belle idée : montrer la fiction devenir réalité. En effet, Louis meurt avant que l’enfant, attendu par sa compagne dans la vie réelle, n’est pas encore né. Quatre ans après, le petit garçon, qui s’ennuyait, découvre le DVD et le visionne. La scène qui n’était que jouée, devient vraie illico !

Tout cela serait très bien, si l’identification du spectateur au personnage fonctionnait. Hélas, le choix de sa profession est malencontreux : Louis est un « collecteur », c’est-à-dire que son travail consiste à casser la figure à des gens qui ont des dettes, ou quand un commanditaire anonyme veut menacer quelqu’un pour une raison quelconque. Or cela va trop loin, puisque, non seulement les scènes de violence ont tendance à envahir le film, mais surtout, parce que la compagne du collecteur, dès le début du film, découvre dans la cuvette de ses toilettes un doigt humain, que cet homme a coupé à une de ses victimes !

C’est si outrancier qu’on serait excusable de décrocher a priori.

Le film a donc un côté raté, par pure maladresse. Cet échec semble illustrer ce principe : on a souvent tort d’accrocher au thème principal, comme pour l’« enrichir », des épisodes qui n’ont rien à voir avec la signification profonde du sujet. On ne fait que s’éparpiller, voire commettre des contre-sens. Dommage, le film avait d’autres qualités par ailleurs, et il est bien réalisé.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Jumper

Mercredi 20 février 2008

Réalisé par Doug Liman

Sorti en Italie le 8 février 2005

Sorti en France le 20 février 2008

Film de Doug Liman, qui avait réalisé le premier épisode de la trilogie sur Jason Bourne, La mémoire dans la peau, en 2002. David, abandonné par sa mère à l’âge de cinq ans, élevé par un père bourru qui ne s’occupe pas de lui, découvre à seize ans qu’il a le pouvoir de se téléporter, où il veut, quand il veut. Au début, c’est très amusant : traverser sa chambre sans avoir à contourner son lit, monter sans payer au sommet de l’Empire State Building de New York, pique-niquer sur la tête du Sphinx de Guizeh, et surtout, s’introduire dans les coffres-forts des banques pour y prendre autant d’argent qu’on peut en emporter, ça c’est la vie !

Devenu adulte et propriétaire d’un bel appartement à New York, David retrouve la fille dont il est amoureux depuis l’enfance, Millie, et l’invite à Rome. Mais il se garde bien de lui parler de son pouvoir. Ils s’y rendent donc en avion, en première classe (il a les moyens). Là, il rencontre un garçon de son âge, Griffin, qui lui révèle que tous deux sont des « Jumpers », capables de sauter d’un point à un autre de l’espace comme Bernard Kouchner peut sauter en un clin d’œil de la gauche à la droite ; que les types dans leur genre existent depuis le Moyen-Âge ; et qu’ils ont des ennemis mortels, les « Paladins », animés d’une seule idée, tuer les Jumpers. D’ailleurs, David en a déjà rencontré un, qui collaborait à l’enquête sur le pillage des coffres de banque et a compris que seul un Jumper pouvait avoir accompli cet exploit digne du Mystère de la chambre jaune : un Noir aux cheveux blancs, curieusement appelé Roland, et qui a failli le détruire avec une arme redoutable, un bâton électrique qui envoie des décharges de cent mille volts, comme autrefois Gilbert Bécaud. Mais David lui a échappé ; sans quoi, le film s’arrêtait net.

David persuade Griffin de faire équipe avec lui pour combattre ce Roland, qui les pourchasse toujours, il plante là sa petite amie qui rentrera seule chez elle, et il commence sa guéguerre contre Roland, un peu partout sauf à Roncevaux (le scénariste ne connaît pas, sinon, il y avait une belle scène à faire dans les Pyrénées). Finalement, et comme c’est un bon gars, il l’abandonne au bord d’une falaise, sans même le jeter aux requins comme il aurait pu le faire, et Roland laisse tomber sa chasse à l’homme, ou plutôt au Jumper.

Après cela, une fin comme on les aime dans les bandes dessinées, ce qui tombe bien puisque c’en est une : David retrouve sa mère et apprend que, si elle l’a abandonné tout enfant, c’est parce qu’elle-même était un Paladin, et qu’elle aurait été contrainte de le tuer si elle n’avait pris le large. Une bonne mère, finalement. Tiens, ça me fait penser que David n’est pas allé à Marseille, au cours de ses sauts dans l’espace. Bref, ils se disent adieu, David retrouve Millie, et ils décident de partir en voyage une fois de plus, de noces vu l’ambiance, mais on ne saura pas vers quelle destination !

La première moitié du film est amusante, mais on pressent que l’idée de départ, qui ouvrirait de jolies perspectives à un scénariste inventif, va sombrer dans un festival de cascades et de trucages numériques. Ce qui ne rate pas. Et comme on a déjà vu tout cela mille fois, le film en perd tout intérêt. Ce qui n’empêche qu’un remake est déjà prévu.

En bref : inutile de se déranger.Haut de la page

Benjamin Gates et le livre des secrets

Jeudi 21 février 2008

Réalisé par Jon Turteltaub

Titre original : National Treasure 2: the book of secrets

Sorti aux États-Unis le 13 décembre 2007

Sorti en France le 13 février 2008

Film d’aventures sur lequel il est difficile de trouver quelque chose à dire, sinon qu’Indiana Jones n’est pas loin. On conserve les personnages du film de 2004, Benjamin Gates et le trésor des templiers, et l’histoire des États-Unis – ici, l’assassinat de Lincoln –, en y greffant une chasse au trésor, en l’occurrence une masse énorme d’or, cachée dans un lac près du fameux Mont-Rushmore qu’Hitchcock a utilisé dans La mort aux trousses. Au passage, on « apprend » que les têtes des présidents qui y ont été sculptées ne servaient qu’à masquer on ne sait quels signes, apparents sur la montagne...

Tout le début du film est assez distrayant, puisqu’il s’agit de trouver des indices cachés dans les bureaux de la reine d’Angleterre et du président des États-Unis, rien que ça. Hélas, la séquence de fin, lors de la découverte du trésor, n’est plus que cascades et trucages numériques, et elle est longue, longue, longue !

On admire aussi la parfaite connaissance qu’ont de Paris les scénaristes d’Hollywood, puisqu’ils situent la statue de la Liberté, selon le dialogue, « au jardin du Luxembourg », alors qu’elle se trouve au milieu de la Seine, sur une île, à côté de la maison de Radio-France ! Dommage, ils ont oublié le bérêt et la baguette de pain...

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Un château en Espagne

Vendredi 22 février 2008

Réalisé par Isabelle Doval

Sorti en Italie (Rome Film Fest) le 19 octobre 2007

Sorti en France le 20 février 2008

Il y a quatre jours, je souhaitais que le cinéma français s’intéresse à autre chose que les états d’âme des trentenaires, et suggérais qu’il existe d’autres générations. Un château en Espagne comble ce vœu, puisque les héros sont des enfants de douze ou treize ans, et que les « problèmes » du couple n’y ont aucune part.

Martin Jobert

Esteban et Maxime sont voisins et amis. Mais la famille du premier doit retourner en Espagne. Non, rien à voir avec une histoire de clandestins expulsés, les Marquès sont une famille bien intégrée, plutôt aisée (le père est entraîneur de football), les parents veulent simplement rentrer au pays. Mais Esteban est né en France, et Maxime ne veut pas le laisser partir.

La solution, qui d’ailleurs va foirer, consiste à... faire engager Esteban dans une comédie musicale qui se monte au Casino de Paris ! Cette idée furieusement réaliste née dans la cervelle de deux gosses est l’occasion de montrer tous les talents du jeune Martin Jobert, douze ans et demi, qui a déjà plusieurs films à son actif, et qui est une sorte d’Ariel Wizman jeune. Surveillez-le, il va faire une carrière à la Benoît Magimel.

Le film n’est pas un chef-d’œuvre, mais il procure un plaisir certain.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Mystérieuse disparition

Samedi 24 fvrier 2008

On signale une disparition mystérieuse. Voyez l’image ci-dessous, représentant la jaquette d’un DVD en haute résolution :

 

"Eyes wide shut" sans Tom Cruise

 

Vous ne remarquez rien ?

Si ! Tom Cruise n’a plus son nom au-dessus du titre. Lors de la sortie du film, il était AVANT celui de Kubrick, le réalisateur, et de Nicole Kidman ! Voyez ci-dessous :

 

"Eyes wide shut" sans Tom Cruise

 

On se perd en conjectures, comme disent les journaux bien écrits...

Haut de la page

Redacted

Lundi 25 février 2008

Réalisé par Brian De Palma

Sorti en Italie (Festival de Venise) le 31 août 2007

Sorti en France le 20 février 2008

La vie d’un soldat des États-Unis vaut-elle davantage que celle d’un Irakien ? Tuer des civils arabes est-il meilleur moyen de « protéger les États-Unis » ? Ce pays, où un homme seul peut déclencher une guerre sans consulter qui que ce soit, est-il encore une démocratie ?

Toutes ces questions, et quelques autres, le film de Brian De Palma incite à se les poser. Ce respectable réalisateur, injustement malmené pour son précédent film, Le Dahlia noir, resté incompris, fait preuve d’une violence rarement exprimée dans son pays.

On n’en est que plus navré de devoir écrire que son film, à demi-réussi, n’aura pas l’écho recherché. Et pour plusieurs raisons.

D’abord, il arrive après Battle for Haditha, qui racontait une histoire similaire, et de manière plus cohérente et plus directe.

Ensuite, parce que la forme du film le dessert. Le récit, composite, est fait de documents fictifs, mais fabriqués à la façon du cinéma-vérité, donc de manière mensongère : prises de vue au caméscope, insertion de pages web, cassettes de caméras de surveillance, et jusqu’à un faux documentaire français (est-ce parce que De Palma vit à Paris ?), trop long, ennuyeux, et sonorisé sans imagination, avec la trop célèbre Sarabande de Haendel, répétée avec une insistance lassante.

Enfin – et là, le réalisateur n’y est pour rien –, le distributeur français a eu la maladresse de faire incruster les sous-titres en blanc ; or plus de la moitié des images supportant ces sous-titres ont un fond blanc, soit parce qu’elles sont en extérieurs et surexposées, soit parce qu’elles montrent des pages sur Internet. Résultat, les sous-titres sont illisibles. C’est d’une rare imprévoyance.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Les cerfs-volants de Kaboul

Mardi 26 février 2008

Réalisé par Marc Forster

Titre original : The kite runner

Sorti aux États-Unis (Scottsdale International Film Festival) le 5 octobre 2007

Sorti en France le 13 février 2008

Après La guerre de Charlie Wilson, film réussi sur la guerre d’Afghanistan, voici une autre facette de l’Histoire contemporaine, toujours dans ce malheureux pays, ravagé par les Soviétiques avant de l’être par ses fanatiques religieux. Le film est en deux parties, commence comme un drame humain entre deux enfants, et continue comme un pamphlet contre les talibans.

Marc Forster a tiré son film du livre de Khaled Hosseini, The kite runner, où passe un souffle passionné qu’on ne retrouve guère dans le film. Le réalisateur y est pour quelque chose, mais peut-être aussi les acteurs, peu charismatiques. Et puis, l’évasion qui précède l’épilogue est rocambolesque, et difficile à gober : on se croirait dans Dynasty, lorsque Dex et Alexis font évader de Moldavie le roi Galen !

Il y a peu à dire, finalement. On ne s’ennuie pas, mais on reste étranger à ce qui se passe sur l’écran.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Paris

Jeudi 28 février 2008

Réalisé par Cédric Klapish

Sorti en France (Festival International du Film de Comédie de L’Alpe d’Huez) le 19 janvier 2008

Sorti en France le 20 février 2008

Cédric Klapish a réalisé quelques films réussis et intéressants : Chacun cherche son chat, Un air de famille, L’auberge espagnole ; intéressants mais pas très réussis : Riens du tout, Peut-être ; et ni réussis ni intéressants : Ni pour ni contre (bien au contraire) et Les poupées russes.

Paris – titre injustifié – appartient, selon moi, à la dernière catégorie. Film choral comme on en voit trop, utilisant une kyrielle d’acteurs sous-employés (pauvre Karin Viard !), il dégage à la longue un certain ennui, auquel on échappe seulement pendant la scène où Luchini mime un chanteur de rock, et où il est presque aussi bon que naguère Jerry Lewis dans ses pantomimes sur des airs de jazz – mais là, on avait une meilleure musique. Tout le reste est dénué du moindre intérêt.

En bref : à voir à la rigueur.Haut de la page

Courrier Plan du site

Sites associés :    Yves-André Samère a son bloc-notes 122 films racontés

Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.