JPM - Films vus à la télé - Mai 2009

Films vus à la télé - Mai 2009

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autre que des films) : Quarante tueurs – Forty guns – Johnny Guitar – White dog – Dressé pour tuer – The big red one – Au-delà de la gloire – Rubrique-à-brac – L’aventure de madame Muir – The ghost and Mrs Muir – Stranger in the night – The trouble with Harry – Hôtel du Nord – Les enfants du paradis – Hairspray (2007) – Hairspray (1988)

Personnes citées : Samuel Fuller – Romain Gary – Barbara Stanwick – Mark Hamill – Marthe Villalonga – Joseph L. Mankiewicz – Philip Dunne – R.A. Dick – Josephine Leslie – Gene Tierney – Rex Harrison – Bernard Herrmann – Alfred Hitchcock – Natalie Wood – Marcel Carné – Jacques Prévert – Pierre Dumarchais – Jean Gabin – Michèle Morgan – Pierre Brasseur – Michel Simon – Eugen Schüfftan – Adam Shankman – Leslie Dixon – John Waters – Mark O’Donnell – Thomas Meehan – John Travolta – Divine

 

Quarante tueurs

Mardi 12 mai 2009 – Ciné Cinéma Classic

De Samuel Fuller, en 1957. Titre original, Forty guns. Scénario de Samuel Fuller, également producteur. Durée, 1 heure et 19  minutes. Noir et blanc, format 2,35/1. Sorti aux États-Unis en septembre 1957. Ressorti en France le 6 mars 2002.

Fuller, vétéran de la Deuxième Guerre Mondiale et qui a utilisé au cinéma son expérience de la guerre, était un cinéaste atypique, comme on dit, et ce film le montre bien. D’abord, pour la manière unique de cadrer et de filmer. Ensuite, parce que c’est l’un des deux seuls westerns, avec Johnny Guitar, où le personnage central est une femme. La violence est présente dans tous ses films, dont l’un des plus marquants fut White dog (en français, Dressé pour tuer), une histoire due à Romain Gary et montrant un chien dressé pour attaquer les Noirs exclusivement ! C’est aussi Fuller qui, en 1980 dans The big red one, film de guerre (en français, Au-delà de la gloire), fit se cotoyer Mark Hamill, le Luke Skywalker de Star wars, avec... Marthe Villalonga, qui jouait une aubergiste belge ! Comme on voit, Samuel Fuller était un personnage original.

Les films de Fuller sont sans afféterie ni concession, mais peuvent être aussi spectaculaires que la séquence du cyclone, très réaliste, alors que les trucages numériques n’existaient pas encore, et les acteurs être mis à rude épreuve. Ainsi cette scène où Barbara Stanwick tombe de cheval : son pied restant coincé dans l’étrier, elle est traînée sur plusieurs centaines de mètres. Or le plan de fin de cette course montre, sans coupures, que la vedette, dans ce plan du moins, n’a pas été doublée...

Même si on n’a pas vu Forty guns, on connaît au moins la scène qui précède l’épilogue, parce que Gotlib l’a racontée dans sa Rubrique-à-brac : le Méchant, qui va affronter le Bon en duel au revolver, a pris la Fille – aimée par le Bon – comme bouclier humain, et le défie : « Vas-y, tire sur elle, si tu l’oses ! ». Le Bon tire effectivement sur la Fille, elle s’écroule, le Méchant perd ainsi son bouclier, et le Bon l’abat de plusieurs balles. Puis, passant près de la Fille inerte : « Appelez un médecin, elle vivra ». De l’amour aussi laconique au cinéma, on en redemande !

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L’aventure de madame Muir

Mercredi 13 mai 208 - Ciné Cinéma Classic

De Joseph L. Mankiewicz, en 1947. Titre original : The ghost and Mrs Muir. Scénario de Philip Dunne, d’après un roman de R.A. Dick (pseudonyme de Josephine Aimee Campbell Leslie, qui l’a écrit en 1945, et fit en 1956 le scénario d’un téléfilm, Stranger in the night, tiré de ce même roman, ainsi que ceux d’une courte série télévisée en 1968-1969, comprenant six épisodes sous le même titre). Durée, 1 heure et 44 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti aux États-Unis le 26 juin 1947, en France le 26 mai 1948.

C’est l’histoire très romanesque d’une veuve, interprétée par Gene Tierney, très belle et très digne, qui renonce à vivre avc la famille de son mari défunt et va s’établir au bord de la mer, dans une maison louée qui s’avère hantée par le fantôme d’un capitaine de marine. Or ce revenant n’a rien de terrifiant (il est joué de façon très débonnaire par Rex Harrison), et une sorte d’amour va naître entre eux, bien sûr platonique. Ce fantôme va lui dicter un livre, l’histoire de sa vie, qui trouvera immédiatement un éditeur à Londres. Puis il disparaît. Bien des années plus tard, madame Muir meurt et peut enfin, paradoxe, rejoindre cet homme qu’elle a aimé.

J’avoue n’avoir revu ce film, beau, édifiant, mais guère passionnant, que pour la musique de Bernard Herrmann. Mais il se trouve que le grand compositeur, plutôt bridé par le réalisateur, n’a pas fourni le genre de musique qui lui est habituel. Sa musique, d’accompagnement uniquement, est très discrète, et n’annonce qu’à l’occasion, et de loin, celle qu’il devait composer huit ans plus tard pour The trouble with Harry, d’Alfred Hitchcock.

À noter, dans le rôle d’Anna, la fille de madame Muir, la présence de Natalie Wood, qui, à neuf ans, en était à son sixième film, et qui est déjà très reconnaissable.

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Le quai des brumes

Lundi 25 mai 2009 - Arte

De Marcel Carné, en 1938. Scénario et dialogue de Jacques Prévert, d’après le roman de Pierre Dumarchais. Durée, 1 heure et 31 minutes. Noir et blanc, format 1,33/1. Sorti en France le 18 mai 1938, aux États-Unis le 29 octobre 1939.

Ce film bénéficie d’une notoriété que j’ai du mal à comprendre. L’ayant vu plusieurs fois, je ne parviens jamais à me souvenir des détails de l’histoire. Le public n’en retient guère qu’une réplique, le fameux « T’as d’beaux yeux, tu sais », de Jean Gabin à Michèle Morgan. Les péripéties sont absurdes ou faiblardes, les acteurs jouent mal (surtout Pierre Brasseur), Gabin sort tous ses tics, qui vont aller en s’aggravant dans la suite de sa carrière, avec le sempiternel coup de gueule rituel, Michèle Morgan a un jeu plat qui ne s’améliorera jamais, Michel Simon est affublé d’une barbe postiche ridicule, quant à la photographie, surtout en intérieur, bien que due à l’illustrissime Eugen Schüfftan, elle est d’une artificialité qui dépasse les normes (on a mis des projecteurs partout, et les ombres les plus invraisemblables se baladent un peu partout).

Ce film n’est désormais à voir (à la rigueur) qu’à titre de curiosité, et Carné a fait beaucoup mieux avec Hôtel du Nord et Les enfants du paradis.

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Hairspray (2007)

Samedi 30 mai 2008 - Canal Plus décalé

D’Adam Shankman, en 2007. Scénario de Leslie Dixon, d’après le film de John Waters Hairspray, de 1988, et la comédie musicale de Mark O’Donnell et Thomas Meehan qui en a été tirée. Durée, 1 heure et 57 minutes. Couleurs, format 2,35/1. Sorti aux États-Unis le 13 juillet 2007, en France le 22 août 2007.

On ne parlerait pas de ce film, si ce n’était pour évoquer l’original de John Waters, qui, bien que moins coûteux et sans vedettes, était très supérieur. Le remake mise tout sur le spectacle musical, et oublie un peu l’aspect subversif qui était la marque de Waters – lequel fait une apparition au début, dans le rôle fugace d’un exhibitionniste ! Les danseurs sont sensiblement plus âgés, et dépourvus de la fraîcheur des interprètes du premier film. Quant à John Travolta en travesti, s’il a fait un effort pour être capable de danser en talons hauts, il est trop bien maquillé pour avoir l’aspect provocant de Divine – lequel ne faisait rien pour paraître féminin dans le rôle de la mère. On a aussi fait disparaître le second rôle que tenait Divine, celui du chef de la police machiste et raciste.

Reste un spectacle de danse qui en met plein la vue et n’est réussi que sur le plan de la couleur.

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.