JPM - Films vus à la télé - Novembre 2010

Films vus à la télé - Novembre 2010

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autre que des films) : Lola MontèsLa vie extraordinaire de Lola MontèsLa bête humaine – Human desire – Manèges

Personnes citées : Max Ophüls – Annette Wademant   Cécil Saint-Laurent – Jacques Natanson – Franz Geiger – Claude Heymann – Danièle Heymann – Peter Ustinov – Jean Renoir – Émile Zola – Denise Leblond – Jean Gabin – Julien Carette – Simone Simon – Veronika Lake – Joseph Kosma – Claude Chabrol – Fritz Lang – Yves Allégret – Jacques Sigurd – Simone Signoret – Bernard Blier – Jane Marken – Frank Villard

Lola Montès

Lundi 1er novembre 2010 - Arte

De Max Ophüls, en 1955. Scénario du réalisateur et d’Annette Wademant, d’après le roman de Cécil Saint-Laurent La vie extraordinaire de Lola Montès. Dialogues français de Jacques Natanson, dialogues allemands de Franz Geiger et Claude Heymann (le père de Danièle Heymann), dialogues anglais de Peter Ustinov, également interprète du meneur de jeu dans le film. Durée, 1 heure et 56 minutes. Couleurs (Eastmancolor), format 2,55/1. Sorti en France le 23 décembre 1955, en Allemagne le 12 janvier 1956. Sortie d’une autre version, en France le 20 janvier 1956, puis de la version remontée le 22 février 1957. Sortie aux États-Unis d’une version restaurée le 20 avril 1969. Puis, en France, de la version « remastérisée » en numérique, le 3 décembre 2008, qui est celle que la télévision a diffusée enfin.

On voit que ce film a subi bien des tribulations, parce qu’au départ, le public ne l’a pas du tout apprécié, si bien que les producteurs l’ont remonté, afin que l’histoire soit contée dans l’ordre chronologique, ce qui ne correspondait pas du tout à la conception de son auteur. Il a néanmoins été remonté plus tard (et ses couleurs restaurées) dans la version d’origine.

J’ai vu ce film trois fois, une fois avant sa restauration, et deux fois après, en salle puis à la télévision. Et je regrette de dire que je ne l’apprécie toujours pas, bien que la majorité des critiques de profession s’en gargarisent. En dépit de beaux décors, d’une figuration abondante et de beaux mouvements de caméra, en dépit aussi de son projet (la déchéance d’une prostituée, théoriquement « danseuse », qui collectionna les amants prestigieux mais finit par s’exhiber dans un cirque), je trouve le film très froid, et sa musique, envahissante, assez médiocre.

À voir pour les qualités susdites, mais il est concevable qu’on s’y ennuie.

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La bête humaine

Dimanche 14 novembre 2010 - Ciné Cinéma Classic

De Jean Renoir, en 1938. Scénario du réalisateur, d’après le roman d’Émile Zola. Dialogues du réalisateur et de Denise Leblond. Durée, 1 heure et 40 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti en France le 21 décembre 1938.

Jacques Lantier est le descendant d’une lignée d’alcooliques, et, bien qu’il ne boive jamais, il souffre mentalement de cette lourde hérédité (c’est très scientifique, ça, l’alcool modifiant les chromosomes ?). Il conduit une locomotive entre Le Havre et Paris, avec son camarade Pecqueux, et il hésite à épouser la fille qu’il aime, de crainte de la tuer dans une crise de folie. Puis il tombe amoureux d’une garce, la femme de son chef de gare, qui, avec son mari, a expédié dans l’autre monde un type qui la courtisait de trop près. Comme elle réclame sa complicité pour tuer son mari, il finira par la tuer pour de bon, puis il se suicide en se jetant de sa locomotive.

C’est sans doute pour faire de la littérature de quatre sous que certains ont affirmé que Lantier était « pris entre deux personnages féminins », la garce et sa locomotive. En fait, cette machine ne joue aucun rôle déterminant dans le psychisme du personnage. En compensation, les scènes tournées sur un véritable train, et les deux acteurs, Gabin et Carette, conduisant réellement la machine, sont très bien faites. Et puis, la garce, jouée par Simone Simon, que Renoir avait choisie parce qu’elle avait un visage d’ange et non un physique de vamp du type Veronika Lake (ce qui n’aurait pas été très fin), est parfaite.

La musique de Joseph Kosma et la photographie sont très bonnes. Notons que l’équipe de tournage est truffée de membres de la famille Renoir (Chabrol a eu des précurseurs, donc), et que Fritz Lang a tourné une nouvelle version en 1954, Human desire.

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Manèges

Mercredi 17 novembre 2010 - Ciné Cinéma Classic

D’Yves Allégret, en 1950. Scénario de Jacques Sigurd. Durée, 1 heure et 31 minutes. Noir et blanc, format 1,37/1. Sorti en France le 25 janvier 1950.

Bâti entièrement en flashbacks, le film raconte comment un brave homme, éleveur de chevaux, est tombé amoureux d’une aventurière qui, pilotée par sa mère, cherche et trouve des pigeons rentables, et tâche de les épouser pour mieux les plumer. Elle finit à l’hôpital, révèle tout à son mari qu’elle a ruiné. Il la quitte illico, sans écouter les jérémiades de la mère, désormais sans ressources.

Le sujet, très noir, est rebattu, si l’on excepte sa misogynie : les deux femmes, sans nuances, sont de vraies salopes, cyniques et sans scrupules. Toute la valeur du film réside donc dans la réalisation et l’interprétation des quatre personnages, joués par Simone Signoret, Bernard Blier, Jane Marken et Frank Villard.

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.