a JPM - Films vus - Notules - Août 2019

JPM - Films vus - Notules -  Août 2019

Notules - Août 2019

 

Il y a aussi des films à la télévision ! De bonnes chaînes du câble ou des satellites en diffusent, souvent d’excellents, parfois de grands classiques. On donnera sa préférence à celles qui ne massacrent pas l’image du film en y inscrivant leur logo, et, bien entendu, qui présentent les œuvres en version originale. Hélas, les chaînes du groupe Canal Plus ont renoncé à cette restriction, affichant de la publicité (!) sur le générique de fin – seules les chaînes d’OCS respectent encore les téléspectateurs... Après France 3 qui a conservé son Cinéma de Minuit durant des décennies, c’est aujourd’hui France 5 qui a pris le relais, avec toujours Patrick Brion comme présentateur et maître d’œuvre. Tous les films vus ne sont pas traités ici, on ne parlera que des meilleurs, ou des plus intéressants – ce qui n’est pas forcément la même chose.

Œuvres citées (en italiques, autres que des films de cinéma)  : SoupçonsSuspicion – Verdacht – Pelle le conquérantPelle erobreren L’enfance – L’apprentissage – La grande lutte – Le petit jour

Personnes citées : Alfred Hitchcock – Cary Grant – Joan Fontaine – Bille August – Per Olov Enquist – Bjarne Reuter – Martin Andersen Nexø – Pelle Hvenegaard – Max von Sidow

Soupçons

Lundi 12 août 2019 - Arte

D’Alfred Hitchcock, en 1941. Scénario de Samson Raphaelson, Joan Harrison et Alma Reville, d’après le roman d’Anthony Berkeley (alias Francis Iles). Durée, 1 heure et 39 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti aux États-Unis le 14 novembre 1941, en France le 18 mai 1946.

Une jeune femme vivant seule chez ses parents aisés et bourgeois (son père est un général en retraite) tombe amoureuse d’un garçon à la parole facile et qui séduit tout le monde. Elle l’épouse à l’insu de ses parents, qui n’ont aucune illusion sur leur gendre non désiré : il n’a aucun moyen d’existence, est toujours fauché, mais dépense sans compter.

Elle finit par se rendre compte qu’elle a épousé un voyou sans scrupules, et, finalement, soupçonne qu’il veut la tuer afin de recueillir son héritage, soupçon confirmé par une romancière à succès de ses amies, qui lui confie que l’homme lui a arraché quelques secrets de ses romans policiers, dont le nom d’un poison qui ne laisse pas de trace. Elle pense même qu’il a tué son meilleur ami, embarqué par lui dans une affaire douteuse. Mais elle s’abstient de boire le verre de lait qu’il lui a apporté dans sa chambre.

Au matin suivant, alors que tous deux circulent en voiture roulant à une vitesse folle, elle croit qu’il veut la jeter du haut de la falaise où ils roulent, mais elle le supplie, il stoppe, et lui raconte qu’il voulait seulement se suicider, craignant qu’elle ne l’aime plus.

Cette fin ridicule gâche le plaisir du film, mais elle avait été imposée par la direction du studio, qui ne voulait pas que Cary Grant, vedette adulée et qui n’interprétait jusque là que des rôles sympathiques, puisse jouer un assassin ! Hitchcock avait dû céder et modifier la fin de son histoire.

Le film est néanmoins à voir, car les acteurs et la mise en scène sont bons. Joan Fontaine a décroché le seul Oscar jamais attribué (indirectement) à un interprète d’Hitchcock. Elle avait d’ailleurs offert de jouer gratuitement ce rôle, tant il lui plaisait. Elle fut payée 69 750 dollars, et son partenaire, 112 500. Hitchcock estima qu’ils avaient été trop payés ! Il tourna aussi une version de son film en allemand, langue qu’il comprenait pour avoir fait ses premiers films en Allemagne, et l’intitula Verdacht, ce qui signifiait la même chose qu’en anglais.

Détail : le chien vu dans le film appartenait à Hitchcock !

En bref : à voir.

Pelle le conquérant

Mercredi 14 août 2019 - OCS Club

De Bille August, en 1987. Scénario du réalisateur et de Per Olov Enquist et Bjarne Reuter, d’après un roman de Martin Andersen Nexø. Durée, 2 heures et 37 minutes -2 heures et 10 minutes à la télévision), couleurs, format 1,85:1. Sorti au Danemark le 13 décembre 1987, en France en mai 1988 au Festival de Cannes, puis le 2 novembre 1988 en salles.

Le film est dominé par le jeune garçon, très beau et dont c’était le premier rôle, Pelle Hvenegaard, interprétant le personnage de Pelle (à quarante-quatre ans, il a tourné deux autres longs métrages en 2000 et 2003, et il a écrit cinq scénarios pour la télévision), et qui est mentionné au générique avant la vedette Max von Sidow – dont beaucoup ont estimé qu’il ne jouait pas très juste –, garçon qui a remporté en 1989 la meilleure récompense, très méritée, aux Young Artist Awards, pour le meilleur jeune acteur dans un film étranger. Cette histoire raconte l’exode d’un père et son très jeune fils, de la Suède vers le Danemark, où le père cherche du travail mais ne trouve qu’un emploi très mal payé dans une ferme où il sera méprisé.

Le roman de Martin Andersen Nexø, lui, est en quatre parties, L’enfance, L’apprentissage, La grande lutte, Le petit jour, mais le scénario ne retient que la première, jusqu’au moment où Pelle quitte son père pour aller vivre sa vie, où il prendra la tête du mouvement ouvrier à Copenhague (l’auteur est devenu communiste ultérieurement). Certaines scènes surprennent, comme celle où deux enfants tombent dans l’eau gelée : cela ne ressemble pas à un travail en studio...

Inexplicablement, bien qu’ayant obtenu la Palme d’Or au Festival de Cannes et un Oscar plus un Golden Globe pour le meilleur film en langue étrangère, le film a déplu aux critiques français, qui l’ont assassiné. Il faut avouer que les images ne sont pas très belles (et la télévision OCS a massacré la diffusion, les sous-titres étant totalement désynchronisés du dialogue, de sorte que, pour suivre l’histoire, il fallait basculer vers la version doublée en français !).

Mais ses deux acteurs ont aussi reçu un European Film Award en 1988.

En bref : à voir.

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Dernière mise à jour de cette page le mardi 8 septembre 2020.