Œuvres citées : La chartreuse de Parme – Indiscret
Personnes citées : Christian-Jaque – Pierre Jarry – Pierre Véry – Stendhal – Julien Duvivier – Renée Faure – Stanley Donen – Norman Krasna – Ingrid Bergman – Cary Grant
De Christian-Jaque, en 1948. Scénario du réalisateur, de Pierre Jarry et de Pierre Véry, dialogues de ce dernier, d’après le roman de Stendhal. Durée, 2 heures et 50 minutes. Noir et blanc, format 1,37:1. Sorti en France le 21 mai 1948.
Christian-Jaque est un peu injustement oublié, tout comme certains de ses confrères, au premier rang desquels je placerai Julien Duvivier. C’est que le cinéma qu’il pratiquait fut la cible de ces critiques qui attaquaient ce qu’ils appelaient « la qualité française », puis se reconvertirent plus tard en cinéastes de la Nouvelle Vague, et... ne firent pas mieux !
Le film, tourné en Italie et dont les dialogues ont été dit en français par les nombreux acteurs italiens jouant les rôles secondaires (on les a doublés ensuite), reprend, tout en la modifiant passablement, la trame du roman de Stendhal (la séquence qui ouvre le livre, la bataille de Waterloo, est absente du film, et Fabrice Del Dongo n’a aucune famille). Il est long, peut-être trop, mais réalisé avec soin et semble avoir coûté cher en décors et figuration. Mais il faut avouer que Renée Faure, dans le rôle de Clelia, est une erreur de distribution : elle avait déjà trente ans, et ne peut être crédible en jeune innocente de dix-neuf ans. Le reste de la distribution est parfait.
Le film a été diffusé au Cinéma de minuit de France 3, dernière chaîne, avec Ciné+ Classic, à diffuser encore des œuvres classiques et en noir et blanc. Raffinement suprême, mais qui ne doit être visible que sur les écrans modernes (les écrans cathodiques tronquent les images), la version qu’on a vu affiche encore les coins arrondis de l’écran de cinéma du temps jadis !
De Stanley Donen, en 1958. Scénario de Norman Krasna, d’après sa pièce. Durée, 1 heure et 40 minutes. Couleurs (Technicolor), format 1,85:1. Sorti aux États-Unis le 20 mai 1958, apparemment pas sorti en France.
À Londres, Anna Kalman est une actrice en vue, mais seule. Elle rencontre Philip Adams, qui vit à Paris parce qu’il travaille pour l’OTAN. Ils tombent amoureux, mais Philip, rebelle au mariage, a prétendu être marié avec une femme qui refuse de divorcer : ainsi, il est tranquille ! Mais Anna découvre la vérité, tente de le rendre jaloux, échoue, et il fait mine de rompre, mais... il revient au bout de quelques minutes. Les deux amoureux conviennent que mieux vaut se marier.
De toute évidence, ce film très mineur ne repose que sur cette idée paradoxale qu’une femme veut bien être la maîtresse d’un homme marié, mais pas être courtisée par lui s’il est libre !
C’est fort peu, en effet, et le film n’est qu’une bulle de savon, qui tient surtout par ses deux interprètes, Ingrid Bergman, et Cary Grant, déjà partenaires douze ans plus tôt, chez Hitchcock, dans Les enchaînés, et qui était plutôt un drame.
Sites associés : Yves-André Samère a son bloc-notes films racontés
Dernière mise à jour de cette page le jeudi 1er janvier 1970.